Une partie du Sénat était partie en fumée. Theodora était morte, et avec elle les ambitions de Lucifer pour infiltrer les plus hautes sphères politiques de New Haven. Le Diable était furieux. Furieux ; car il ne détestait rien de plus que ce sentiment d’impuissance et d’incompréhension qui s’était emparé de lui. Il avait l’échec et la faiblesse en horreur. Il ne supportait pas de ne pas contrôler parfaitement la situation, il ne supportait pas de ne pas tout maîtriser autour de lui. Depuis l’apparition du soleil rouge et des semaines qui avaient suivi, tout semblait s’effondrer dans la petite capitale de l’humanité. Sans qu’il n’y soit pour rien, ce qui avait le don de l’agacer par-dessus tout… Une fois de plus, les humains semblaient décider à causer leur propre perte, en jouant avec des forces qui les dépassaient et sans capacité réelle à anticiper les conséquences de leurs actions. Des enfants… Les hommes n’étaient rien de plus que des enfants laissés sans supervision. Et c’était lui que l’on avait osé accuser de tous les maux de l’humanité ? Quelle ironie. Les hommes étaient à ce point capables d’autodestruction que c’était tout juste s’il avait eu à lever le petit doigt pour les encourager à faire quoi que ce soit. Les pires crimes commis l’avaient été lorsque lui et les siens étaient prisonniers de l’Enfer, et leur influence moindre. La vérité, que bien peu semblaient prêts à admettre, était pourtant simple : l’humanité n’avait besoin de personne pour commettre les pires exactions. Naturellement, il avait fallu trouver un bouc-émissaire, quelqu’un à blâmer, une figure sacrée à accuser et à condamner pour laver les mains des vrais coupables… Finiraient-ils par le réaliser enfin, ses frères et ses sœurs restés dans l’Eden ? Ah, quelle importance, après tout… Ressasser le passé ne lui ressemblait pas. C’était sur l’avenir, et uniquement sur l’avenir, qu’il devait se concentrer. Lucifer ne pouvait pas laisser le Sénat, les Illuminatis ou qui que ce soit d’autre compromettre son pouvoir à New Haven. Il devait rapidement trouver une autre porte d’entrée au Sénat pour consolider l’influence de la Main Noire à travers la société. Et surtout, il devait découvrir rapidement les responsables de l’attentat et leur couper l’herbe sous le pied avant qu’ils ne fassent davantage de dégâts. Car si le fragile équilibre de New Haven disparaissait, son empire disparaîtrait avec lui… Et cela, Lucifer n’était pas prêt à le laisser faire, pas après l’avoir construit soigneusement brique après brique. Peut-être n’avait-il pas été assez rigoureux, alors il était grand temps de rappeler à tous que l’on ne plaisantait pas avec la Main Noire, et que quiconque se mettrait en travers de leur chemin le paierait cher. Theodora morte, Lucifer se trouvait momentanément amputé de son bras droit, il lui fallait au plus vite lui trouver un remplaçant. Les candidats ne manquaient pas, mais ceux en qui le Diable était prêt à placer sa confiance étaient trop rares pour qu’il puisse se permettre de faire un choix hâtif, il devrait d’abord tester les loyautés. Mais en attendant d’en arriver là, il lui fallait commencer par réorganiser l’échiquier et pour cela, il fallait qu’il s’entretienne avec celle qui était ses yeux et ses oreilles à New Haven. Impatient, Lucifer avait ordonné à Azazel de le retrouver au plus vite chez lui, dans l’imposant manoir qu’il avait acquis plusieurs années plus tôt et qui servait parfois de quartier général à la Main Noire et à ses associés. Ne désirant pas être interrompu, il avait congédié la plupart de ses employés et s’était installé dans le grand salon pour y attendre Azazel. Sur la table basse trônait une carafe de cristal remplie d’un vin rouge à la teinte presque sanguine, et deux verres qui n’attendaient que d’être remplis. Assis sur le divan, Lucifer attendait, le regard en apparence perdu dans le vide. Des pensées toutes plus sombres les unes que les autres défilaient dans son esprit, accompagnés d’envies de vengeance sanguinaire. Azazel soutiendrait-elle son entreprise ? Sans doute, il avait toujours pu compter sur elle quoi qu’il arrive. Lorsque la présence de la démone se fit évidente, l’ombre d’un sourire apparut sur les traits du Diable. « J’ai failli attendre. » Sans se lever, il avait saisi la carafe et versé l’alcool écarlate dans les deux verres, avant d’en tendre un à sa complice tout en lui désignant un siège d’un signe du menton. « J’espère que tu m’apportes de bonnes nouvelles, et quelques informations intéressantes, Azazel. L’instabilité du Sénat et le climat d’insécurité qui règne à New Haven depuis un certain temps ne sont pas bons pour nos affaires… Je crains qu’il ne me faille bientôt faire preuve d’un peu plus de… sévérité si nous ne voulons pas voir notre influence décliner. Inutile de te le dire, je ne veux pas voir la Crimson Force débarquer dans mes établissements. Theodora morte, nous allons devoir trouver un autre moyen de garder le Sénat et l’armée loin de nos affaires. » Après avoir avalé une gorgée de vin, Lucifer s’était levé, avait fait quelques pas dans la pièce et s’était arrêté devant l’un des tableaux exposés dans son salon ; le célèbre Pandemonium de John Milton. « Je vais certainement me rendre à Sanctum dans peu de temps. Je veux m’assurer que le meurtrier d’Azrael perde sa tête. » Après Gabriel, c’était Azrael qui avait été assassiné par de simples mortels. Et malgré toute la rancœur qu’il pouvait avoir éprouvé pour ses frères, Lucifer ne pouvait tolérer que leurs morts ne soient pas vengées. D’après son avis très personnel et très orgueilleux, il était le seul à pouvoir faire couler le sang angélique ; lui et personne d’autre.
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Amara Jaeger
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Sujet: Re: the wicked and the divine (AMARA) Sam 22 Aoû - 12:08
the wicked and the divine
w/@lucian morgenstern // a little mayhem never hurt anyone. when am i gonna get some, a little bedlam 'til i'm coming undone. (juin, 2120)
De cendres et de flammes, la silhouette d'Azazel se matérialise à l'entrée du grand salon où elle aperçoit Lucifer qui lui tourne le dos et bien installer sur son divan. Il devine bien vite sa présence et l'invite à le rejoindre en lui tendant un verre de délicieux spiritueux. Elle se glisse jusqu'à lui, sa longue robe noire frôlant le sol. « Presque. Mais tu es patient, on le sait tous les deux. » Et comme elle, il sait qu'il n'est pas aussi aisé de se téléporter au sein de cette ville. Non seulement elle doit être prudente qu'on ne la voit pas mais en plus, les barrières invisibles qui la protège lui donne bien du fil à retordre. Heureusement que ça ne l'en prive pas totalement. Devoir prendre un voiture jusqu'ici aurait été... mortel. Enfin, jeu de mots. Elle prend le verre entre ses doigts fins et en prend aussitôt une gorgée. Le goût brûlant de l'alcool est d'un réconfort rare dans ce monde. Les vins d'Eden sont une des rares choses qui lui manque du Paradis, si ce n'est la seule. S'installant sur le siège qu'il lui propose, elle croise les jambes et continue de déguster le liquide pourpre alors que son maître lui explique les raisons de sa venue. La démone peut clairement voir que tout ce qui se passe récemment agace au plus au point son confrère.
N'est-elle pas la mieux placée pour savoir comment mieux plaire son roi. Les humains l'ont souvent associée à Satan lui-même, comme s'ils étaient la même et unique personne. Alors, il a bien fait de la convoquer ainsi... seulement, elle ne pourra pas autant l'aider qu'elle voudrait. La République est encore à se remettre des Semaines Rouges et Azazel fait ce qu'elle fait de mieux ; planter des graines et voir les mauvaises herbes pousser. Elle s'assoit et attend de voir les mortels se tirer eux-même dans le pied. Elle doit admettre cependant que la nouvelle annonce de la force spéciale pour chasser des gens comme eux est... pour le moins inhabituelle. « Oui, la Crimson Force sera probablement un problème. N'est-ce pas ce qui rend la tournure des évènements plus excitante ? » La routine commençait à l'ennuyer. Voir tout ce chaos, même s'il n'est pas de son ressors, c'est rafraîchissant. Elle sait que contrairement à elle, Lucifer est un stratège. Qu'il planifie et ne laisse rien au hasard. Le contrôle absolu entre ses mains. Et non dans celles d'un Être imaginaire qui est censé être leur père. C'est pour cela qu'elle l'avait suivi dans sa chute, après tout. « La seule bonne nouvelle que j'ai n'aura malheureusement pas de véritable intérêt à tes yeux. Tout cet émoi des dernières semaines m'a permis de signer un important contrat avec l'armée. »
Son visage s'illumine. Elle en retire de bonnes choses malgré tout des conséquences du Soleil Rouge. « Les humains sont devenus tellement paranos depuis qu'ils ont compris que nous nous cachons parmi eux qu'ils sont prêts à jeter tout leur argent par la fenêtre. Pour des armes qui, au final, ne leur seront d'aucune utilité contre nous. Pathétique. » L'ironie de la situation vient apposer un léger rictus sur ses lippes, son regard se perd dans le vide pour un bref instant avant de revenir à la réalité quand Lucifer mentionne l'ange de la mort. Jouant de son pouce contre son ongle de l'annuaire avec dédain, elle finit par tourner son regard perçant sur le Diable. « J'ai su pour Theodora, pour Azrael. » Mieux vaut eux, qu'elle à son avis. Et par chance qu'elle se trouvait à Sanctum pendant les semaines rouges autrement sa couverture de New Haven aurait assurément tombé à l'eau. Au final elle s'en est bien tiré. Peut-être que le karma est un mensonge et que peu importe les bonnes actions, le malheur arrive autant... voir plus... aux âmes pures et chastes. Au moins, sur ce qui se passe à Sanctum, la démone peut lui être d'une plus grande utilité. « J'étais à Sanctum il y a peu. C'est un servant qui a tué Azrael, de sa propre épée. L'humain a été arrêté et est détenu par les Cerbères. Oberon Airen, son nom. Et apparemment, le Conseil n'arrive pas à décider ce qu'il faut en faire... alors que c'est évident. » Pas la peine de faire un dessin, en enfers il serait déjà en train d'hurler à l'expiation. Sans procès aucun et aucune intention de débattre de la question. Et c'est bien pourquoi elle se plait plus à New Haven. Pas de politique ridicule entre panthéons. Pas autant de limites. Ici, elle se sent reine. La reine de son seigneur de l'enfer.
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Mer 29 Juil - 12:50
Une partie du Sénat était partie en fumée. Theodora était morte, et avec elle les ambitions de Lucifer pour infiltrer les plus hautes sphères politiques de New Haven. Le Diable était furieux. Furieux ; car il ne détestait rien de plus que ce sentiment d’impuissance et d’incompréhension qui s’était emparé de lui. Il avait l’échec et la faiblesse en horreur. Il ne supportait pas de ne pas contrôler parfaitement la situation, il ne supportait pas de ne pas tout maîtriser autour de lui. Depuis l’apparition du soleil rouge et des semaines qui avaient suivi, tout semblait s’effondrer dans la petite capitale de l’humanité. Sans qu’il n’y soit pour rien, ce qui avait le don de l’agacer par-dessus tout… Une fois de plus, les humains semblaient décider à causer leur propre perte, en jouant avec des forces qui les dépassaient et sans capacité réelle à anticiper les conséquences de leurs actions. Des enfants… Les hommes n’étaient rien de plus que des enfants laissés sans supervision. Et c’était lui que l’on avait osé accuser de tous les maux de l’humanité ? Quelle ironie. Les hommes étaient à ce point capables d’autodestruction que c’était tout juste s’il avait eu à lever le petit doigt pour les encourager à faire quoi que ce soit. Les pires crimes commis l’avaient été lorsque lui et les siens étaient prisonniers de l’Enfer, et leur influence moindre. La vérité, que bien peu semblaient prêts à admettre, était pourtant simple : l’humanité n’avait besoin de personne pour commettre les pires exactions. Naturellement, il avait fallu trouver un bouc-émissaire, quelqu’un à blâmer, une figure sacrée à accuser et à condamner pour laver les mains des vrais coupables… Finiraient-ils par le réaliser enfin, ses frères et ses sœurs restés dans l’Eden ? Ah, quelle importance, après tout… Ressasser le passé ne lui ressemblait pas. C’était sur l’avenir, et uniquement sur l’avenir, qu’il devait se concentrer. Lucifer ne pouvait pas laisser le Sénat, les Illuminatis ou qui que ce soit d’autre compromettre son pouvoir à New Haven. Il devait rapidement trouver une autre porte d’entrée au Sénat pour consolider l’influence de la Main Noire à travers la société. Et surtout, il devait découvrir rapidement les responsables de l’attentat et leur couper l’herbe sous le pied avant qu’ils ne fassent davantage de dégâts. Car si le fragile équilibre de New Haven disparaissait, son empire disparaîtrait avec lui… Et cela, Lucifer n’était pas prêt à le laisser faire, pas après l’avoir construit soigneusement brique après brique. Peut-être n’avait-il pas été assez rigoureux, alors il était grand temps de rappeler à tous que l’on ne plaisantait pas avec la Main Noire, et que quiconque se mettrait en travers de leur chemin le paierait cher. Theodora morte, Lucifer se trouvait momentanément amputé de son bras droit, il lui fallait au plus vite lui trouver un remplaçant. Les candidats ne manquaient pas, mais ceux en qui le Diable était prêt à placer sa confiance étaient trop rares pour qu’il puisse se permettre de faire un choix hâtif, il devrait d’abord tester les loyautés. Mais en attendant d’en arriver là, il lui fallait commencer par réorganiser l’échiquier et pour cela, il fallait qu’il s’entretienne avec celle qui était ses yeux et ses oreilles à New Haven. Impatient, Lucifer avait ordonné à Azazel de le retrouver au plus vite chez lui, dans l’imposant manoir qu’il avait acquis plusieurs années plus tôt et qui servait parfois de quartier général à la Main Noire et à ses associés. Ne désirant pas être interrompu, il avait congédié la plupart de ses employés et s’était installé dans le grand salon pour y attendre Azazel. Sur la table basse trônait une carafe de cristal remplie d’un vin rouge à la teinte presque sanguine, et deux verres qui n’attendaient que d’être remplis. Assis sur le divan, Lucifer attendait, le regard en apparence perdu dans le vide. Des pensées toutes plus sombres les unes que les autres défilaient dans son esprit, accompagnés d’envies de vengeance sanguinaire. Azazel soutiendrait-elle son entreprise ? Sans doute, il avait toujours pu compter sur elle quoi qu’il arrive. Lorsque la présence de la démone se fit évidente, l’ombre d’un sourire apparut sur les traits du Diable. « J’ai failli attendre. » Sans se lever, il avait saisi la carafe et versé l’alcool écarlate dans les deux verres, avant d’en tendre un à sa complice tout en lui désignant un siège d’un signe du menton. « J’espère que tu m’apportes de bonnes nouvelles, et quelques informations intéressantes, Azazel. L’instabilité du Sénat et le climat d’insécurité qui règne à New Haven depuis un certain temps ne sont pas bons pour nos affaires… Je crains qu’il ne me faille bientôt faire preuve d’un peu plus de… sévérité si nous ne voulons pas voir notre influence décliner. Inutile de te le dire, je ne veux pas voir la Crimson Force débarquer dans mes établissements. Theodora morte, nous allons devoir trouver un autre moyen de garder le Sénat et l’armée loin de nos affaires. » Après avoir avalé une gorgée de vin, Lucifer s’était levé, avait fait quelques pas dans la pièce et s’était arrêté devant l’un des tableaux exposés dans son salon ; le célèbre Pandemonium de John Milton. « Je vais certainement me rendre à Sanctum dans peu de temps. Je veux m’assurer que le meurtrier d’Azrael perde sa tête. » Après Gabriel, c’était Azrael qui avait été assassiné par de simples mortels. Et malgré toute la rancœur qu’il pouvait avoir éprouvé pour ses frères, Lucifer ne pouvait tolérer que leurs morts ne soient pas vengées. D’après son avis très personnel et très orgueilleux, il était le seul à pouvoir faire couler le sang angélique ; lui et personne d’autre.
