en haut
en bas



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 rage against the dying of the light (ISAK)

Aller en bas 
AuteurMessage
HUMAN // until we bleed
Astra Ackerman

Astra Ackerman
pseudo : valkyrja (julia).
autres comptes : sigrid (sigyn) ; belladonna (perséphone) ; lucian (lucifer) ; james (illuminati).
célébrité : gal gadot.
crédits : mooncalf (avatar) ; valkyrja (signature) ; renegade (bannières).
messages : 782
rage against the dying of the light (ISAK) QpFp2mjy_o

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptySam 20 Juin - 16:04

rage against the
dying of the light

“Love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source. It dies of blindness and errors and betrayals. It dies of illness and wounds; it dies of weariness, of witherings, of tarnishings.” @Isak Landgaard


Astra se réveille en sursaut, en sueur et avec l’impression d’étouffer. Son cœur tambourinant furieusement dans sa poitrine, elle se redresse dans le lit et repousse les draps pour se lever avec précipitation. Ses visions ont rarement été aussi claires que celle qui vient de troubler son sommeil de la pire des façons. Elle est danger. En danger de mort, plus précisément, et ce n’est hélas pas un euphémisme. Dix secondes. Astra s’autorise dix secondes pour retrouver son souffle et reprendre ses esprits. Elle n’en a pas une de plus à perdre, elle en est consciente. Sans rallumer la lumière de la pièce, elle remet son uniforme et s’assure que son arme est toujours bien chargée. Elle attache ses cheveux en une longue tresse avant de quitter la chambre, sur ses gardes. Dans le salon, Rigg n’a pas bougé, il est profondément endormi sur le canapé. Cela signifie qu’il n’a perçu aucun danger pour le moment ; mais ce n’est pas pour autant qu’Astra se détend. Elle a l’impression d’avoir un compte à rebours au-dessus de la tête. En fouillant dans le tiroir de la cuisine, elle réalise que ses mains tremblent. Elle ne peut pourtant pas se laisser aller à la panique, elle n’en a pas le luxe. Il faut qu’elle reste maîtresse de ses émotions, il faut qu’elle garde le contrôle de ses nerfs. Du mieux qu’elle le peut, elle ignore donc les battements erratiques de son cœur et glisse un couteau dans sa botte. Elle aimerait avoir un peu plus de temps pour se préparer, mais chaque minute est comptée. Astra s’apprête à quitter son appartement en empruntant la rampe de secours située à l’extérieur de l’immeuble, mais elle ne peut se résoudre à abandonner son animal à son sort. Elle attache Rigg et va doucement frapper à la porte de sa voisine de palier. C’est le milieu de la nuit, elle en a bien conscience, mais ce ne sera pas la première fois qu’elle fait appel à son aide à une heure aussi tardive. Une éternité semble s’écouler avant qu’on ne vienne lui ouvrir. « Bonjour, Emily. Je suis désolée, je sais qu’il est tard… Ou tôt, je ne sais pas… J’ai une urgence, il faut que je m’en aille, et je ne sais pas quand je rentrerai. » Si je rentrerai. « Tu veux bien t’occuper de Rigg, le temps que je revienne ? » La femme qui lui fait face, Emily, étouffe un bâillement avant de tendre la main pour prendre la laisse du chien-loup. « Merci, vraiment. » Astra s’agenouille et dépose un baiser sur le museau de l’animal, qui geint doucement. « Sois sage, d’accord ? Tout ira bien pour toi, ne t’en fais pas. Je t’aime, boule de poils. » Elle se fait violence pour écourter les adieux. Quand Emily a refermé derrière Rigg et elle, Astra retourne dans son appartement. Elle ferme à double tour et pousse un meuble devant la porte, pour se faire gagner quelques secondes d’avance. Déjà, elle entend des pas lourds dans le couloir. Alors, vite, elle s’empresse de disparaître.

Un instant plus tard, la porte de son appartement semble voler en éclats dans un vacarme assourdissant. Astra atterrit en silence dans la rue en même temps que des voix, toutes masculines en apparence, s’élèvent chez elle. Elle grimace quand elle réalise que l’orage du début de soirée s’est attardé, il pleut toujours à grosses gouttes sur New Haven. Un juron lui échappe – elle n’est pas seule, plusieurs individus ont remarqué sa présence et hurlent à qui veut l’entendre qu’elle est là, juste devant eux. Sans attendre, Astra se précipite dans la direction opposée, maudissant les pavés glissants sous ses chaussures. Elle s’éloigne du centre pour prendre la direction de la basse-ville, elle se dirige instinctivement vers les allées qui lui semblent être les plus sûres. Enfin, non, instinctivement n’est pas le bon mot. Les images continuent à défiler dans son esprit, et pour une raison qui lui échappe, Astra décide de faire confiance à ses visions pour échapper à ses poursuivants. Elle a beau être en forme olympique, après plusieurs minutes de course effrénée, ses poumons commencent à brûler. Trempée jusqu’à la moelle par la pluie estivale, Astra continue à courir. Sa vie en dépend, littéralement. Elle n’a pas la moindre idée de qui sont ces hommes, ni de ce qu’ils lui veulent, mais de toute évidence ils n’ont pas l’intention de lâcher sa trace. Elle sursaute et manque de trébucher lorsqu’un premier coup de feu retentit, et une balle se fiche dans un poteau électrique, la manquant de peu. Très bien, les desseins de ces hommes sont bien plus clairs : ils veulent la tuer, ou au moins la blesser assez gravement pour pouvoir lui mettre la main dessus. Astra a participé à suffisamment d’arrestations pour savoir qu’elle ne pourra pas fuir éternellement, à moins de parvenir à échapper à ses assaillants – ce dont elle doute présentement, à un moment ou à un autre elle devra donc leur faire face. Ils sont bien plus nombreux qu’elle, alors il faudra qu’elle soit plus intelligente. Et hélas, Astra ne pense pas avoir brillé par ses capacités de réflexion depuis sa rencontre avec Heimdall. Plus d’un mois s’est écoulé depuis leur dernière rencontre, il n’a jamais répondu à ses appels et pourtant, il s’acharne à la prévenir des dangers qui la menacent. Son attitude paradoxale n’aide pas la jeune femme à mettre de l’ordre dans ses idées, bien au contraire. Il y a toujours cet espoir ridicule dans un coin de son esprit, cet espoir ridicule qui se plaît à lui faire croire qu’il y a une bonne raison à son absence et que, malgré tout, il n’aurait pas pu l’abandonner aussi lâchement après lui avoir promis de l’aimer. Pour toujours.

« Arrête… Heimdall, arrête, je ne vois rien, je ne comprends rien ! Arrête ! » Les images se bousculent dans son esprit ; trop vite pour qu’Astra puisse les analyser et les comprendre. En voulant l’aider, Heimdall l’aveugle. Et s’il y a bien un moment où elle a besoin d’y voir clair, c’est celui-là. De nouveaux coups de feu retentissent dans la nuit, certains sont couverts par les grondements sourds du tonnerre, mais pas suffisamment pour qu’Astra n’ait pas conscience du danger. Combien sont-ils à ses trousses ? Elle n’a pas le temps de se retourner pour les compter, mais elle imagine sans peine qu’ils sont assez pour la tuer s’ils parviennent à la coincer quelque part. Il ne faut donc surtout pas qu’elle se retrouve prise au piège… Et tout à coup, une douleur fulgurante à l’épaule gauche lui coupe le souffle. Astra chancèle, trébuche, se rattrape de justesse. Elle porte une main à son épaule et la retire couverte d’écarlate ; le sang est lavé par la pluie mais il continue à couler. Astra sait qu’elle ne peut pas s’arrêter, tout comme elle sait que si elle continue à courir, elle va perdre beaucoup trop de sang et… Elle n’ose pas songer à ce qui risque de lui arriver si elle ne parvient pas à endiguer le saignement. Dans son malheur elle a eu de la chance, à quelques centimètres près c’est son cœur qui aurait été touché. Elle serre les dents, ce n’est pas la première fois qu’elle est blessée, elle connaît cette douleur et elle a connu pire. Alors pourquoi a-t-elle aussi peur ? Il n’y a personne à côté d’elle, mais elle acquiesce doucement lorsqu’une image s’impose à elle. La lisière de la ville, il faut qu’elle atteigne la lisière de la ville… Mais elle a déjà la tête qui tourne, l’esprit embrumé, et l’espoir fou de retrouver celui qui a renoncé à elle lui fait perdre le nord, et tous les autres points cardinaux. Au détour d’une rue, Astra prend la mauvaise direction et réalise avec effroi qu’elle est dans une impasse. Son cœur loupe un battement et alors qu’elle s’apprête à rebrousser chemin, elle entend des pas qui se rapprochent rapidement. Elle pourrait se cacher, chercher à fuir, à sauver sa vie par n’importe quel moyen mais ce n’est pas dans sa nature. Elle a couru assez longtemps, elle ne fera pas un pas de plus. Elle saisit son arme et se prépare à faire feu ; elle abat le premier homme qui apparaît dans la ruelle d’une balle dans la tête. Quatre autres ne tardent pas à surgir, mais tous ne possèdent pas d’arme à feu. Une chance pour Astra, qui se surprend à espérer avoir une chance de s’en sortir, aussi infime soit-elle. « Cinq contre une ? Je suis flattée que vous me pensiez si difficile à abattre. Qui que vous soyez. » Elle ne perd pas de temps à leur demander qui ils sont, et pourquoi ils en ont après elle. Elle doute qu’ils veuillent perdre du temps à lui répondre et de toute façon, du temps, elle n’en a pas. Alors elle fait ce qu’elle sait faire de mieux, elle prend les devants, elle attaque avant d’être attaquée.

Ignorant la douleur lancinante de son épaule, elle se jette à terre pour éviter les premiers tirs, elle se rapproche pour que sa proximité avec ses adversaires les empêche de faire de nouveau feu sans risquer de se toucher les uns les autres. Astra frappe un premier homme d’un coup de poing dans la trachée, lui coupant brusquement la respiration, et elle profite qu’il s’écarte de quelques pas en titubant pour retirer la lame cachée dans sa botte. Ils sont encore trois sur elle, trois à essayer de la désarmer. Elle ne s’attendait pas à ce que la pluie l’aide ; mais les hommes ont du mal à la tenir, ils ne parviennent pas à trouver leur prise sur le cuir de ses vêtements. Le couteau d’Astra, lui, trouve sa cible. D’un mouvement presque gracieux, elle tranche une carotide et un assaillant tombe à genoux, les deux mains plaquées sur sa gorge pour essayer de freiner l’hémorragie – en vain. Les insultes pleuvent en même temps que les coups, qu’Astra rend à la volée. Même si elle se sent faiblir, elle n’arrête pas. Elle frappe du poing et du pied, et quand l’un de ses agresseurs parvient à l’entourer de ses bras, elle se sert de son propre poids contre lui pour le renverser et se libérer. Ce n’est pas assez, elle le sait, il va se relever. Et le temps qu’elle perd à le faire, elle aussi, un autre en a profité pour l’attraper par les cheveux. Elle en repousse un second d’un violent coup de pied, avant d’être envahie par une vague de panique qui lui soulève le cœur quand elle sent la lame d’un couteau sur sa gorge. On essaie de lui rendre la monnaie de sa pièce ; elle hurle quand sa peau se déchire, elle hurle et donne un coup de tête à l’homme qui la tient, lui cassant le nez. Il la lâche, elle en profite pour le poignarder dans la cuisse et lui sectionne l’artère fémorale. Il s’écroule en gigotant comme une anguille, bientôt lui aussi se sera vidé de son sang. Et puis bang ; Astra se fige, bat des paupières, prend une inspiration courte. Elle tremble sur ses jambes, ses deux mains plaquées sur son ventre ne tardent pas à devenir rouges, rouges malgré la pluie battante. Il sourit, le lâche qui lui a tiré dessus tandis qu’elle se débattait avec un autre. Il sourit et il s’imagine qu’il a gagné, qu’elle va se contenter de s’effondrer à genoux, qu’elle va le supplier de ne pas l’achever, qu’elle va pleurer et lutter… Mais ce n’est pas ce qu’elle fait, Astra. Elle hurle de rage et de douleur en même temps qu’elle se jette sur lui pour le désarmer. Elle lui brise le poignet et il lâche son arme ; elle le repousse jusqu’à ce qu’il heurte violemment le mur derrière lui. Un coup de genou le plie en deux, un second coup entre ses épaules le sonne et lorsqu’elle abat le troisième sur sa nuque, cette dernière se brise. Un, deux, trois, quatre. Plus qu’un, le premier qu’elle a écarté. Encore un. Astra saigne abondamment parce que son cœur bat trop vite, ses forces l’abandonnent au fur et à mesure que sa respiration se fait de plus en plus rauque et difficile et ses jambes tremblent. Pourtant, l’homme hésite. Peut-être parce que ses camarades sont tous morts, étendus autour d’Astra dans des mares de sang dilué par l’eau de pluie. Peut-être parce que malgré ses blessures conséquentes et le sang qui coule de ses narines et du coin de ses lèvres, la jeune femme est toujours debout, une expression sauvage sur le visage. Peut-être parce que ses poings écorchés sont serrés et qu’elle donne l’impression d’être encore capable d’en découdre. « Vous n’étiez pas prévenus ? Je suis une garce plutôt coriace. » Et si elle doit mourir, ce sera en ayant emporté autant de salopards que possible avec elle. Alors Astra se jette à la gorge de son dernier assaillant comme une lionne désespéré. Elle frappe en premier, à la tête, mais elle surestime sa force et l’homme réplique en envoyant son poing dans son estomac, lui arrachant un grognement de douleur et de colère. Elle recule de quelques pas et il se jette sur elle, réussit à la plaquer au sol. Son crâne heurte le bitume mais elle n’a pas le temps d’assimiler la douleur, elle sent un bras puissant entourer sa gorge et l’étrangler. Ses ongles s’enfoncent dans la chair de l’homme en même temps qu’elle se débat – elle constate avec effroi ne plus avoir la force nécessaire pour le repousser – mais elle le lâche quand sa jambe touche quelque chose ; son arme. Sans hésiter, elle s’en saisit, lui plaque le canon contre la mâchoire et tire. Une seule fois, c’est suffisant ; elle grimace en se libérant de la prise devenue tout à coup molle et roule sur le côté.

À genoux, trempée jusqu’à la moelle et entourée de cadavres, elle s’autorise enfin à se laisser aller. Tout à coup elle fond en larmes, ses sanglots sont douloureux. Elle plaque ses deux mains sur la plaie de son ventre, consciente pourtant que ça ne servira pas à grand-chose. La douleur est de moins en moins supportable et elle se sent vaciller, elle doit lutter pour garder les yeux ouverts. Le goût salé et métallique du sang a envahi sa bouche et elle ne sent plus que son odeur. Astra tremble, elle claque des dents, elle a froid. Elle comprend qu’elle n’en a plus pour très longtemps et pourtant elle refuse de se résoudre à mourir comme ça, dans une ruelle miteuse de New Haven, au milieu de ceux qui ont cru pouvoir la tuer. Mais quand elle essaie de se relever, elle n’est capable que de tituber sur quelques pas, avant de retomber à genoux. Un juron lui échappe en même temps qu’elle ferme les yeux, vaincue. À qui manquera-t-elle ? Peut-être à Logan et à son fils, à son chien certainement… Et c’est tout. Son père ne la pleurera pas, son frère ne la pleurera pas… Quant au seul homme qu’elle ait jamais aimé, il l’a de toute façon déjà oubliée, non ? Elle rouvre les yeux quand elle perçoit de nouveaux bruits de pas. Elle fronce les sourcils avant de secouer la tête, aussi incrédule qu’horrifiée, lorsque plusieurs silhouettes apparaissent dans la pénombre. La situation est si incongrue qu’elle ne peut s’empêcher de rire entre deux sanglots. Qui a-t-elle bien pu enrager à ce point pour qu’on envoie une légion lui faire la peau ? Combien sont-ils, cette fois ? Un, deux, trois… Elle arrête de compter à trois. Ça n’a aucune importance, elle n’est plus en état de lutter. Elle avise l’arme à côté d’elle et pendant un instant, elle envisage de la retourner contre elle-même. En finir avant qu’ils ne fassent de ses derniers moments un véritable calvaire, l’idée est tentante. Mourir de sa propre main plutôt que celle d’un autre, décider de tout jusqu’à la fin, voilà qui lui ressemble bien. Et si son compte est bon, il ne lui reste de toute façon qu’une balle… Sa vision est floue quand elle s’empare de l’arme. Alors, elle cligne des yeux plusieurs fois lorsqu’une nouvelle silhouette se découpe devant elle. Il lui faut un instant avant de réaliser de qui il s’agit, pour comprendre qu’elle n’est pas en train d’halluciner sa dernière volonté. « Heimdall… ? » Entre soulagement et envie de lui cracher son poison au visage, son cœur balance. Rien qu’une seconde, parce que ça n’a de toute façon plus la moindre importance. Astra lève l’arme, la pointe en direction du dieu et tire. La balle siffle à l’oreille d’Heimdall et c’est l’homme qui s’approchait derrière lui en silence qui s’effondre, touché en pleine poitrine. Envolée, sa dernière balle. « Je t’ai appelé… Tellement de fois… Tu n’es pas venu… Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu… ? » Heimdall est trop loin pour qu’Astra puisse distinguer son visage mais elle espère que lui, voit à quel point il l’a blessée. Détruite. « Tu es en retard. » Et c’est sur cet euphémisme qu’elle s’effondre, presque au ralenti, dans une flaque de son propre sang, le prénom du dieu sur les lèvres. Il est en retard, beaucoup trop en retard.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ALL SOULS & STOLAS
Revenir en haut Aller en bas
GOD // legends never die
Isak Landgaard

Isak Landgaard
pseudo : laura.
autres comptes : Artemis, Daisy.
célébrité : charlie hunnam.
crédits : balaclava (aes), poésies cendrées (sign), vocivus (av), valkyrja (gif)
messages : 87
rage against the dying of the light (ISAK) LpOoICLt_o
identité : heimdall, dieu protecteur d'Asgard et de la vigilance, dieu des commencements et de l'ordre sacré.

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyDim 28 Juin - 16:59


rage against the dying of the light
w/@Astra Ackerman // love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source.
___________________
 
32 jours. Ce n’est rien d’autre que 768 heures, ce qui n’est rien quand on a vécu aussi longtemps que lui, à peine quelques grains de poussière dans une existence bien remplie, peuplées d’aventures et de millénaires accumulés. Ce n’est rien et pourtant Heimdall pourrait jurer que chaque seconde est une torture d’une longueur infinie. Il a assisté à la détérioration de l’état d’Astra, au passage de l’espoir à la tristesse pour finir par la colère. Il l’a entendu prier, l’appeler encore et encore, émotions perceptibles dans sa voix alors qu’il s’était contenté d’écouter et regarder sans rien faire. Le dieu restait persuadé que c’était là la meilleure chose à faire, qu’il ne ferait que la mettre en danger s’il la fréquentait. Son amour n’en était pas moins diminué pour autant. Il était toujours là, se livrant une bataille constante avec sa raison. Nombre de fois il a failli craquer, la rejoindre, lui confier ses craintes pour qu’elle comprenne, pour qu’elle ne le haïsse plus et l’aime à nouveau. Mais il n’a rien fait. Il a gardé le silence, devenant à ses yeux rien de plus qu’un de ces dieux qui s’amuse des humains, un de ces êtres divins qui aime tant torturer les mortels et les berner, profiter de leur faiblesse. Tout ce que le guerrier détestait. C’était pourtant la seule solution qui s’offrait à lui, la seule qu’il avait trouvé pour protéger la jeune femme des dangers qu’il apportait dans son sillage. S’il s’agissait de la meilleure option pour elle, c’était loin d’être le cas pour lui. Heimdall était devenu une ombre, qu’un fragment de celui qu’il fut un jour. Il a retrouvé ses nuits sans sommeil, ses visions et cauchemars d’une barbarie sans nom. Il accomplit sa tâche méthodiquement, sans faire preuve de la moindre émotion – c’est à peine s’il répond quand on tente de lui adresser la parole. Il voit bien les regards inquiets, l’incompréhension des siens face au dieu qui a toujours été là, même dans les pires situations, face au dieu qui a pourtant toujours su garder la tête haute. Aujourd’hui, il n’arrivait pas à cacher ses émotions, son myocarde définitivement brisé loin de l’âme qui complétait la sienne. Il n’était rien qu’une coquille vide qui avait perdu toute envie de vivre. Finalement, ce qui le maintenait à flots était pourtant ce qui le troublait tant : surveiller Astra, la protéger. Parce que malgré la distance imposée, il est toujours là, présence qui plane au-dessus d’elle pour veiller à sa protection. C’est à la fois une bénédiction et une malédiction – bénédiction de voir ce visage pour lequel il était prêt au pire, malédiction quand il affronte directement la peine qu’il lui a causé.


Et c’est alors qu’il le voit. Ce monstre qui vend sa propre fille. Cet homme qui ne vaut guère mieux qu’un parasite qu’il veut écraser sous sa chaussure. Pourtant, il laisse ces pensées meurtrières de côté. Heimdall comprend bien vite qu’il n’a pas de temps à perdre. Il sait qu’à partir du moment où l’information est donnée, les Illuminatis agiront vite. S’il y a bien quelque chose qu’il a compris à leur sujet, c’est qu’ils ont compris que les dieux peuvent vite savoir ce qu’eux apprennent, que chaque instant compte s’ils veulent s’en prendre à leur proie. Et cette fois, ils semblent avoir trouvé victime désignée en Astra. Quelque part, c’est encore une fois de sa faute – elle est sa prophète, est lié à lui ce qui cause cette chasse aux sorcières ridicule. Toute culpabilité est mise de côté. Il n’a le temps pour rien, guerrier qui sent pourtant déjà la panique l’envahir. Il prend sur lui, pourtant, agit méthodiquement. Il doit commencer par la prévenir, ce qu’il fait avant toute chose. Il fait de son mieux pour lui envoyer un avertissement clair et, une fois qu’il l’observe, il comprend qu’elle sait, qu’elle a conscience du danger. Alors le dieu entre en action lui aussi. Il glisse son épée dans le fourreau. Il sait bien qu’il n’aura pas l’air discret dans New Haven avec celle-ci mais il s’en moque bien. Il fait nuit, il pleut, et son aimée est livrée à elle-même. Il la voit déjà s’affairer. Heimdall ferme les yeux quelques secondes, le temps de visualiser la lisière de la ville. Il ne peut malheureusement pas se téléporter directement près d’elle, ce qui fait naître une boule d’inquiétude dans son estomac. Peu à peu, le contrôle qu’il a habituellement s’effrite alors qu’Astra court, qu’il lui envoie vision après vision pour la guider. Il entend ses plaintes mais ne parvient pas à se calmer non plus alors qu’il pénètre dans la ville, localise l’endroit le plus proche d’elle, celui qu’il pourra atteindre facilement. Pourtant, le pire arrive. Il n’a pas été assez précis – pire encore, il l’a divertir à cause de la peur que lui-même éprouvait, la poussant à se tromper. Il redouble d’efforts, court le plus rapidement possible alors qu’il la voit acculée au fond d’une ruelle, entourée de cinq hommes venus l’éliminer. Il aurait voulu être là, déjà, les massacrer un par un sans qu’elle n’ait à bouger le petit doigt mais il sait bien qu’il ne pourra pas être là à temps. Astra sait néanmoins se battre alors elle saura gagner du temps. A lui d’être le plus efficace possible. Le dieu se concentre, rue après rue, veille à ne pas se tromper à son tour. Il n’est plus très loin – quelques minutes seulement et il sera là, près d’elle. C’est tout ce qu’il demande. Quelques minutes de plus pour ne jamais plus quitter la mortelle.

Et brusquement, il s’arrêter. Le coup de feu raisonne dans ses tympans, comme s’il avait été à côté de l’homme ayant tiré. Il voit le sang et cette fois, la peur se mue en une fureur qu’il n’a encore jamais connu. Ils l’avaient blessé. Ils avaient osé la toucher. Le guerrier sait que la blessure est grave, qu’elle peut être mortelle. Pourtant, l’information passe en second plan. Il n’y a plus rien qu’un désir primaire de vengeance, qu’une volonté viscérale de faire mal encore et encore, jusqu’à ce que le carmin coule. Il reprend sa course effrénée et il est proche, tellement proche. Un grognement lui échappe quand il la voit alors qu’un autre ne manque de la tuer à nouveau, l’impuissance qui ne fait que nourrir sa rage. Astra se débarrasse de lui mais la vision qui suit lui déchire le cœur. Elle semble presque rendre les armes, ce qu’il ne supporte pas. Essoufflé, il arrive à l’entrée de ruelle. Un homme est encore là et il ne perd pas de temps – le dieu l’attrape, claque sa tête violemment contre le mur. Une grosse tâche rouge se forme sur le mur alors que le mortel s’écroule, mort sur le coup. Heimdall n’y prête pas attention. Il se rue vers Astra, s’arrête quelques mètres avant elle. La balle qu’elle tire vient frôler son oreille pour atteindre un corps derrière lui. Il ne se retourne même pas. Il ne voit qu’elle, détruite, dévastée. Ses mots sont plus douloureux que n’importe quel coup – la voir dans un tel état lui donne envie de s’effondrer. Mais il ne le fait pas. Il se rue vers elle quand elle perd conscience et s’il entend d’autres pas à l’entrée de la ruelle, il ne s’en occupe pas pour l’instant. « Non, non, non, mon amour, il faut que tu tiennes bon, d’accord ? Je promets de ne plus jamais te quitter, il faut juste que tu tiennes bon encore un peu. » murmure alors qu’il s’agenouille et dépose un baiser sur son front. Les pas se rapprochent et il sait qu’il n’a pas d’autre choix – il doit la porter jusque-là lisière de la ville et ces hommes sont sur son chemin. S’il n’a jamais pris de plaisir à tuer, il se pourrait bien qu’il fasse une exception pour cette fois. Il se redresse et marche d’un pas décidé vers le mortel le plus proche de lui. Sans ciller, il prend la tête l’homme entre ses mains, craquement quand il la tourne d’un coup sec. Il s’effondre à son tour. Le dieu dégaine son épée alors que trois autres hommes lui font face. Les derniers le séparant de la sortie de la ruelle, les derniers l’empêchant de sauver Astra. Un grognement de colère le quitte alors qu’il court vers eux. Le premier tire, le loupe, et Heimdall ne perd pas un instant – il lève ses mains, abat son épée. La tête tombe du premier coup, suivi du corps décapité. Les derniers hommes se figent face au spectacle. D’ordinaire, le dieu leur aurait laissé la vie sauve. Mais pas ce soir. Il agrippe le deuxième homme, épée qui transperce le cœur sans attendre. Il rejoint la pile de cadavres qui s’accumule, carmin qui se répand dans l’eau tandis que la pluie continue. Le dernier a pourtant un tout autre sort qui l’attend. Il l’empoigne, le plaque contre le mur en briques. « Je vais te laisser vivre, mais tu as un message à transmettre. » Ses pupilles capturent les siennes et nul doute que le mortel ne voit rien de plus qu’une lueur sauvage similaire à celle qu’on retrouve dans les iris des bêtes féroces. « Quiconque s’en prendra à Astra devra d’abord s’en prendre à moi. Et cette fois, je prendrai mon temps lorsque je découperai chaque membre du mortel qui osera l’attaquer, c’est compris ? » Il ne lui laisse pas le temps de répondre alors que, malgré ses propos, il tranche une main, arrachant un cri de douleur à l’homme qui se prosterne au sol. C’était là un avertissement, la garantie que personne ne les suivra. Il lui aura fallu quelques instants seulement pour transformer la ruelle en vraie bain de sang – il ne s’en occupe pas.

Il range son épée, retrouve Astra, s’agenouille pour attraper son corps encore inconscient. Pour l’instant, il agit mécaniquement. Heimdall ne pense qu’à la sauver, qu’à la sortir de là. Il court à nouveau, la brune dans ses bras alors qu’il lui adresse des mots d’encouragement. « Je t’en prie, tiens bon. Je t’aime, tu dois tenir bon, même si c’est pour passer le reste de ta vie à me haïr, tu dois vivre. » Paroles qui quittent ses lèvres sans qu’il ne contrôle quoi que ce soit. Un bref soupire de soulagement lui échappe quand ils atteignent la lisière de la ville. A peine l’a-t-il franchi qu’il se téléporte vers Sanctum. Il sait bien, le dieu, qu’il ne pourra plus venir à New Haven avant un moment. Et ça lui est égal. Il arrive directement chez Eir, qui sursaute en le voyant se matérialiser dans sa villa. Il ne laisse pas l’occasion à la déesse de la médecine de réagir. « Il faut que tu la sauves. » C’est tout ce qui franchit ses lèvres d’une voix rauque, tandis que la déesse se redresse, s’approche de la mortelle. « Heimdall, je ne sais pas si je vais pouvoir… » « Tu dois le faire. Tu dois faire tout ce qu’il faut pour la sauver, je t’en supplie. » Il suffit de quelques secondes seulement pour qu’Eir ne comprenne, pour qu’elle n’accepte en hochant la tête. Elle connaissait suffisamment Heimdall pour savoir ce que c’était important, qu’il ne se serait pas permis d’entrer chez elle de la sorte sans raison. Le dieu dépose le corps frêle de la brune sur le lit tandis qu’Eir commence à s’affairer pour la sauver. Il se recule, conscient qu’il ne pourra pas être utile, qu’il ne ferait que la gêner. Il s’adosse contre le mur de la pièce, remarque à peine qu’il est recouvert de sang. Son regard ne quitte pas Astra qui ne se réveille pas. C’est sa faute, encore une fois. Même en restant éloignée de l’humaine, il avait traîné sa malédiction jusqu’à elle, avait provoqué ce funeste destin d’une façon ou d’une autre. Il aurait aimé pleurer, hurler, mais il ne fait rien. Il n’a pas le droit de s’apitoyer sur son sort quand la femme qu’il aime est dans un tel état à cause de lui. Parce que les dernières paroles d’Astra étaient d’une justesse cruelle : il était en retard.  Si elle meurt, il en sera le seul responsable, le seul à blâmer. Et ce fait suffit à faire naître en lui les pires espoirs – parce qu’il sait déjà que plus rien ne vaudra la peine d’être vécu si elle n’est plus là.



CODE (RENEGADE.)
Revenir en haut Aller en bas
HUMAN // until we bleed
Astra Ackerman

Astra Ackerman
pseudo : valkyrja (julia).
autres comptes : sigrid (sigyn) ; belladonna (perséphone) ; lucian (lucifer) ; james (illuminati).
célébrité : gal gadot.
crédits : mooncalf (avatar) ; valkyrja (signature) ; renegade (bannières).
messages : 782
rage against the dying of the light (ISAK) QpFp2mjy_o

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyMar 30 Juin - 16:07

rage against the
dying of the light

“Love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source. It dies of blindness and errors and betrayals. It dies of illness and wounds; it dies of weariness, of witherings, of tarnishings.” @Isak Landgaard


Un instant plus tôt, Astra était prête à mourir, elle avait accepté son sort. Et puis, Heimdall était apparu et l’envie impérieuse de survivre, de vivre, était apparue. Mais c’est terriblement difficile pour la jeune femme de lutter contre la mort, contre les ténèbres qui menacent de l’engloutir à tout jamais. Ses paupières sont closes, elle n’a plus la force de les garder ouvertes. Elle aimerait pourtant. Elle aimerait pouvoir regarder Heimdall droit dans les yeux, lui faire faire comprendre à quel point il lui a fait du mal. Et au cas où, juste au cas où, elle aimerait le revoir encore une fois… Mais ses paupières sont trop lourdes et son esprit trop brumeux pour qu’elle puisse encore ressentir de la colère. Son cœur déjà malmené loupe un battement quand elle sent les lèvres d’Heimdall sur sa peau. Cela ressemble terriblement à un baiser d’adieu, un baiser qu’elle ne peut même pas lui rendre. Ses pensées sont nébuleuses, mais elle a pourtant conscience d’une chose, d’une certitude : elle est en train de mourir. Son sang continue à se répandre dans la ruelle, elle ne parvient plus à bouger, elle n’est plus qu’un pantin désarticulée. Astra est en train de mourir, mais elle lutte pour rester éveillée encore un peu plus longtemps, elle lutte pour ne pas laisser l’obscurité l’avaler. Elle n’a pas conscience de ce qui se joue autour d’elle, elle ignore tout du massacre qui a lieu. Elle ne voit pas le dieu se déchaîner sur ses agresseurs, elle n’entend même pas leurs cris. Et puis elle sent des bras l’entourer, la soulever du sol, la porter. La douleur irradie son corps mais elle n’est pas capable de dire à Heimdall que le moindre de ses mouvements lui fait vivre un véritable martyr. En vérité, Astra n’est plus capable de rien, elle est comme une poupée de chiffon dans les bras du dieu. Il l’aime ? Si elle avait pu, elle aurait souri à ces mots. C’est la dernière chose qu’elle entend avant que ses dernières forces ne l’abandonnent et qu’elle sombre dans l’inconscience, incapable de lutter davantage.

Ce qu’il se passe ensuite, Astra n’en a qu’une vague idée. Parfois, sans même le réaliser vraiment, elle reprend conscience le temps de quelques secondes. Elle ouvre les yeux, mais elle ne distingue que des silhouettes floues avant que tout ne redevienne sombre. Combien d’heures s’écoulent ? Combien de jours ? La nation du temps échappe complètement à la jeune femme, qui ne perçoit plus rien si ce n’est la douleur qui dévore son corps. Elle est si intense qu’elle ne peut la supporter bien longtemps. Ses rares instants où elle est éveillée, il lui semble deviner une présence à ses côtés ; une présence rassurante, apaisante. Mais l’inconscience est toujours plus forte que le reste et les ténèbres l’avalent encore et encore. Puis elle commence à rêver. L’obscurité froide et terrifiante s’éclaircit, remplacée par une douceur chaleureuse et apaisante. Là encore, Astra ignore combien de temps passe ainsi. Elle ignore la gravité de son état, et les paroles prudentes prononcées par la déesse de la médecine à l’attention d’Heimdall. Sa condition est plus qu’inquiétante. Ses blessures sont graves et profondes, elle a perdu énormément de sang. Et surtout, elle n’est qu’humaine. Humaine, autrement dit fragile et mortelle. Cependant, poussée par Heimdall, Eir s’acharne. Elle use de tous ses talents, de toutes ses connaissances, de tous ses remèdes et de toute sa magie pour sauver la vie d’Astra. Elle, la petite mortelle persuadée de ne pas avoir la moindre importance aux yeux des dieux. Peu à peu, les soins d’Eir font leur effet et l’état de la blessée se stabilise. Elle est sauvée, mais en bien piteux état. Son corps est couvert d’hématomes, d’ecchymoses et d’écorchures. D’épais bandages ont été posés autour de son cou, son épaule et son ventre. Elle est d’une pâleur effrayante, les cernes sous ses yeux sont bleuâtres et ses lèvres sont violettes, exsangues. Elle est étendue sur un lit, inerte, sa poitrine se soulève doucement mais à intervalles réguliers. Plongée dans un sommeil profond afin que son corps puisse commencer à se remettre de cette épreuve, Astra continue à rêver.

C’est lentement, bien des jours après son arrivée à Sanctum que la jeune femme reprend conscience. D’abord, elle a l’impression de se réveiller après un long sommeil. Ses paupières sont encore lourdes, mais elle ne le réalise pas tout de suite. Ses pensées sont désordonnées, il lui faut un moment pour se souvenir, en partie, de ce qui lui est arrivé. Mais ses souvenirs sont vagues, quoique déjà suffisamment horribles. Elle se souvient de New Haven, de l’orage, de cette attaque brutale… Heimdall. Ouvrir les yeux demande à Astra un effort considérable, elle bat des paupières plusieurs fois avant d’y parvenir. La lumière de la pièce, même tamisée, agresse ses prunelles. Elle grimace et fronce les sourcils, détournant légèrement la tête. C’est alors qu’elle sent une main serrant la sienne avec force. Astra relève le regard et sa gorge se serre lorsqu’elle voit Heimdall assis auprès d’elle, le dos voûté et l’air grave. Pendant un instant, elle se demande si c’est bien le dieu si lumineux qui l’avait quittée… Combien de jours plus tôt ? Elle est dans l’incapacité de le dire, ou même de le deviner. C’est pourtant bien lui à son chevet, il semble épuisé, anéanti et pourtant… Pourtant, le premier réflexe conscient d’Astra est de retirer sa main de la sienne. Bouger réveille la douleur, mais elle se contente de serrer les dents. Elle reste silencieuse un long moment, ses prunelles sombres accrochées aux siennes. Toute sa colère lui revient d’un coup, elle s’abat sur elle avec la force et la violence d’une vague déferlante. Elle essaie de se redresser pour faire face à Heimdall, mais elle a si mal qu’un gémissement déchirant lui échappe avant qu’elle ne renonce, agacée par sa propre faiblesse. Son cœur se met à battre plus vite et de grosses larmes envahissent ses yeux avant de rouler sur ses tempes et puis sur l’oreiller sur lequel sa tête repose.

« Tu m’as détruite. » La voix d’Astra est faible et cassée, mais elle semble assourdissante dans le silence de la pièce. « J’espère que tu le sais. » Ce ne sont pas seulement les souvenirs de l’attaque sanglante dans la ruelle qui lui sont revenus, c’est aussi tous ceux des semaines passées sans Heimdall, à attendre désespérément son retour, à l’appeler, à le supplier de venir la retrouver. Et il y avait ce vide qu’elle avait ressenti dans sa poitrine, cette impression que le dieu lui avait arraché le cœur pour ensuite le piétiner et lui jeter les restes à la figure. « Tu m’as abandonnée. » Astra fait de son mieux pour qu’il ne perçoive pas les tremblements de sa voix, mais c’est peine perdue. Alors peu importe, elle se laisse aller aux émotions qui la submergent, elle laisse les larmes couler et les sanglots secouer sa poitrine douloureuse. « Tu m’as menti… Tu m’as laissée… Tu as dit que tu m’aimais, tu as dit que tu m’aimerais toujours… ! Tu as dit que tu voulais me garder avec toi pour toujours… Tu m’as menti ! » Ses sanglots redoublent d’intensité, et avec eux la douleur de ses plaies encore fraîches, mais rien ne lui fait aussi mal que son cœur brisé. Pour ne pas regarder le dieu, elle fixe le plafond avec intensité. Une grimace déforme ses traits lorsqu’elle comprend qu’elle est de retour dans le lit d’Heimdall, dans des circonstances bien différentes de la première fois. « Je croyais que tu étais différent… Mais dieux ou mortels, vous les hommes, vous êtes tous les mêmes… Tu m’as promis le monde, mais je n’ai eu que des cendres ! » Astra secoue la tête et ferme les yeux pendant quelques secondes. Elle a l’impression que son cœur va exploser dans sa poitrine, ou s’arrêter tout à coup. Peut-être serait-ce pour le mieux ? Elle se mord la lèvre, presque jusqu’au sang, avant de retrouver le regard d’Heimdall. « Cette nuit que nous avons passé ensemble, a-t-elle signifié quoi que ce soit pour toi ? » Cette nuit… Cette nuit. Astra ne peut plus y songer qu’avec amertume. Elle maudit sa naïveté sa crédulité, et son palpitant pour s’être emballé si fort et si vite. « Tu sais ce qui me fait le plus mal ? Tu veux savoir ce qui me fait le plus souffrir ? Je t’ai prié, je t’ai appelé, je t’ai supplié… Et quand j’ai enfin compris que tu ne viendrais pas, j’ai essayé de te haïr. J’y ai mis toute ma détermination, je ne souhaitais rien de plus que de te détester… Mais je n’y suis pas arrivée. Il faut croire que tu es plus facile à aimer qu’à haïr. J’aimerais que ce ne soit pas le cas. J’aimerais ne pas t’aimer autant que je t’aime. J’aimerais que ton âme ne se soit pas si bien emmêlée à la mienne. J’aimerais pouvoir un jour retrouver ma liberté, mais c’est trop tard, je suis condamnée à rester ta prisonnière. » Quelle idiote. Comment a-t-elle pu croire une seule seconde que son idylle avec un dieu puisse donner le jour à autre chose qu’une tragédie ? Les mythes et les légendes à ce sujet ne manquent pas, et la morale est toujours la même : s’éprendre d’une divinité est une malédiction, et rien de plus. « Tu aurais mieux fait de me laisser mourir. » Car à quoi bon exister, si ce n’est pas à ses côtés ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ALL SOULS & STOLAS
Revenir en haut Aller en bas
GOD // legends never die
Isak Landgaard

Isak Landgaard
pseudo : laura.
autres comptes : Artemis, Daisy.
célébrité : charlie hunnam.
crédits : balaclava (aes), poésies cendrées (sign), vocivus (av), valkyrja (gif)
messages : 87
rage against the dying of the light (ISAK) LpOoICLt_o
identité : heimdall, dieu protecteur d'Asgard et de la vigilance, dieu des commencements et de l'ordre sacré.

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyMar 14 Juil - 18:16


rage against the dying of the light
w/@Astra Ackerman // love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source.
___________________
 

Les jours qui suivent sont une torture pour Heimdall qui estime mériter chaque seconde. Il a attendu sans bouger pendant deux jours. Au deuxième jour, c’est Eir qui a fini par le convaincre d’au moins se changer – le dieu n’avait pas réellement fait attention à sa tenue. Un coup d’œil et il réalise que ses vêtements sont couverts de sang après le massacre qui venait d’avoir lieu. Et au lieu de se sentir coupable pour la brutalité dont il a fait preuve, il ne ressent rien. Chaque émotion, chaque sensation est dirigée vers Astra. Astra qui, si elle devait le voir ainsi en se réveillant, s’inquiéterait ou aurait peut-être des souvenirs violents en tête, ce qui n’était pas l’effet désiré. Alors il s’est téléporté jusque chez lui pour prendre une douche rapide et se débarrasser des affaires tâchées. Il revint aussitôt à son chevet – dix minutes. Pas une de plus. Le reste du temps fut passé au chevet d’Astra, à veiller sur la brune. Si son état s’était stabilisé, rien n’était réellement sûr. Eir lui avait bien fait comprendre qu’elle avait frôlé de trop près la mort. Quelques secondes de plus auraient pu être fatales, phrase qui n’a fait que mettre le dieu dans une optique de culpabilité plus oppressante encore. Parce que tout était de sa faute, il le savait. Il avait cru bien faire en imposant une distance cruelle entre eux sauf que le résultat n’avait pas été celui désiré, loin de là. Elle avait été poursuivie, chassée, frappée pour ce qu’elle était. S’il était resté près d’elle, rien de tout cela ne serait arrivé. Assez ironique, lui qui était persuadé que sa simple présence était un poison pour l’humaine. Son absence n’aidait pas non plus – peut-être que leur lien suffit à lui porter malheur, finalement, et que quoi qu’il fasse, elle sera en danger par sa faute. Dans ce cas, autant être présent pour elle – de toute façon, après une telle épreuve, il ne s’imagine plus sans elle. Il venait de passer des heures à attendre, sans savoir si elle allait survivre, et il avait s’agit des plus longues heures de son existence d’immortel. Heimdall avait rapidement imaginé le pire – et si elle ne survivait pas ? Et si ses blessures l’emportaient à jamais ? Il n’était pas sûr de pouvoir le supporter. Quand il l’a rencontré, le dieu a eu l’impression qu’enfin, il avait trouvé l’âme qui l’accompagnerait à jamais. Comment pourrait-il se passer d’elle, maintenant que son palpitant battait à l’unisson du sien ? Une éternité sans Astra ne l’intéressait pas. Il avait fait les cent pas, enfermé dans une bulle que personne n’aurait su percé, divinité trop occupée à imaginer le pire, à se torturer à coup d’élan de culpabilité.

Et puis, la nouvelle était tombée – elle était suffisamment stable pour être transportée et ramener chez lui. Le dieu avait remercié Eir encore et encore avant d’amener l’humaine chez lui. Il l’a installé dans sa chambre, celle-là même qui avait abrité leur première et unique nuit d’amour. Le lit avait été préparé par les humains qui travaillaient pour lui en son absence. Les rideaux étaient fermés, un feu de cheminée était constamment alimenté, une multitude de coussins entourait le corps frêle de sa moitié. Personne ne devait les déranger – que ce soit les humains ou les cerbères, ou encore les membres du conseil. Il refusait qu’on vienne l’importuner tant qu’Astra ne sera pas réveillée – même si ça devait prendre des années. Heimdall s’était installé dans un fauteuil à côté du lit. Il s’était contenté d’observer Astra, guettant le moindre problème éventuel ou, au contraire, le moindre signe de réveil. Si la fatigue commence à le gagner, il n’en dit rien et continue son œuvre, protecteur que rien ne saurait perturber. Au bout de quelques heures, le dieu ose s’emparer de sa main, se convaincant qu’il s’agissait du meilleur moyen de remarquer une réaction éventuelle, alors même qu’il en avait tout bonnement besoin. Et puis, le miracle se fait. Il la sent s’agiter, ouvrir doucement les yeux. Le guerrier se redresse sans dire un mot. La réaction d’Astra ne se fait pas attendre. A peine comprend-elle où elle se trouve que sa réaction ne se fait pas attendre – sa main quitte la sienne brutalement, comme si le simple contact l’avait brûlé. Le cœur du dieu se serre mais il n’en attendait pas moins. Elle lui en voulait nécessairement, pour ce qu’il lui avait fait subir. Et les mots ne tardent pas à confirmer sa rancœur. « Je sais. » Rien de plus qu’un murmure alors qu’il reconnaît sa culpabilité, son rôle dans l’état actuel de la jeune femme. Il n’essaie même pas de se défendre, de faire en sorte qu’elle comprend. Comment pourrait-elle ? Lui-même n’était plus sûr du bien fondé de ce qu’il avait décidé. Alors Heimdall ne dit rien. Il laisse Astra déverser son poison, reçoit chaque mot comme un uppercut violent. Il ne la lâche pas du regard un instant, refusant de détourner le regard face aux accusations qui pleuvent sans jamais s’arrêter. Ses remords ne font que croître en l’écoutant, en supportant ses confessions, celle de l’amour toujours présent malgré son comportement. Pourtant, c’est une seule phrase qui va faire réagir le dieu. Quelques mots qui vont le secouer si profondément qu’il ne pourra plus rester silencieux. Le contrôle qu’il peinait à garder s’évapore brutalement alors qu’il se redresse soudainement. « ARRÊTE ! » Le fauteuil se recule sous la rapidité de ses mouvements. Le guerrier a l’impression que sa tête tourne, visions fugaces qui viennent l’envahir à nouveau, au pire des moments, fatigue qui l’affaiblit au point de lui faire perdre tout contrôle. « Je ne te laisserai jamais mourir, Astra. Je continuerai à te protéger même si c'est la dernière chose que je ferai. » Il refusait l’idée même de la laisser mourir, cette idée qui l’avait tout bonnement insupporté, au point de le faire réagir.

« Tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre. » Et Heimdall peine à s’exprimer – comme si son don cherchait à l’aider de la pire des façons, les images d’Astra et de sa vie qui s’évaporait reviennent le heurter et, pire encore, il sent ces visions se diffuser jusque l’humaine, comme pour lui montrer ce qu’il avait enduré. Le dieu fronce les sourcils, souffle, tente de retrouver le contrôle qui lui permettait d’éviter ces visions. Il lui suffit de quelques secondes pour qu’elles disparaissent mais il sait que c’est trop tard, qu’Astra a vu. « Cette nuit voulait tout dire. Je n’ai jamais été aussi heureux qu'en étant avec toi, Astra. » Première confession alors qu’il cherche ses mots, qu’il cherche ce qu’il pourrait dire pour réparer ce qu’il a fait. « Je sais ce que j’ai fait. Je sais que j’ai été horrible avec toi. Mais je t’avais prévenu, la première fois. Je t’avais dit qu’il arrivait toujours des choses horribles aux prophètes et à ceux… » A ceux qui me sont liés. Il s’abstient pourtant. Il fait un pas en arrière, comme si mettre de la distance entre eux suffirait à remettre de l’ordre dans ses pensées. « J’ai déjà aimé une humaine. C’était il y a des siècles. Je l’ai vu mourir sans rien pouvoir faire et j’ai cru ne jamais m’en remettre. » Il baisse le regard pour la première fois depuis le réveil d’Astra. Il avait l’impression de lui révéler une infidélité, alors même que cette histoire était aussi vieille que la Purge. « Quand je t’ai rencontré… J’ai su. J’ai su que je n’avais jamais véritablement aimé, pas comme ça, pas comme je t’aime toi. Il y a eu ces visions horribles de ce qui pourrait arriver et… Je t’ai vu mourir encore et encore, des pires façons possibles. Je t’ai vu mourir torturée, enlevée sous mon nez, maltraitée et je ne pouvais pas le supporter. Je n’avais jamais connu pareille douleur. » Quand il relève la tête vers elle, il a les larmes aux yeux, encore bouleversé par les images gravées dans son esprit, par l’image d’Astra dans cette ruelle, inconsciente. « Je t’ai entendu me supplier et c’était comme me planter une dague dans le cœur à chaque fois. Pourtant.. Pourtant j’ai cru que c’était ce qu’il fallait faire. Que c’était le seul moyen de te protéger. »  Le blond secoue la tête alors qu’un rire ironique quitte ses lèvres. « On peut dire que j’ai vu tout faux sur ce coup. » Mal en point, blessée, au point d’avoir frôlé la mort. Rien n’avait été comme il l’avait désiré, finalement. « Tu peux m’en vouloir autant que tu le désires, je te comprends. Mais je ne veux plus jamais t’entendre dire que j’aurais dû te laisser mourir, Astra. Ça n’arrivera jamais, parce que je n’ai pas menti sur la nature de mes sentiments. Je t’aime et je t’aimerai toujours et je compte bien m’assurer que plus jamais on ne s’en prenne à toi. » Promesse qu’il compte bien tenir – même si elle passe le reste de sa vie à le haïr.



CODE (RENEGADE.)
Revenir en haut Aller en bas
HUMAN // until we bleed
Astra Ackerman

Astra Ackerman
pseudo : valkyrja (julia).
autres comptes : sigrid (sigyn) ; belladonna (perséphone) ; lucian (lucifer) ; james (illuminati).
célébrité : gal gadot.
crédits : mooncalf (avatar) ; valkyrja (signature) ; renegade (bannières).
messages : 782
rage against the dying of the light (ISAK) QpFp2mjy_o

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyVen 17 Juil - 3:06

rage against the
dying of the light

“Love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source. It dies of blindness and errors and betrayals. It dies of illness and wounds; it dies of weariness, of witherings, of tarnishings.” @Isak Landgaard


Le cœur d’Astra pèse plus lourd qu’une tonne de plomb dans sa poitrine. Elle ne s’attendait pas à une réaction aussi véhémente de la part du dieu. Elle ne s’attendait à rien en réalité, à présent bien incapable de prédire ses actions ou de s’en faire la moindre idée. Les yeux rougis par les larmes, elle se contente de le fixer sans dire un mot, se mordant la lèvre pour tenter de contenir ses sanglots. Heimdall refusait de la laisser mourir ? C’est si grotesque qu’Astra manque d’éclater de rire. Il refusait de la laisser mourir et pourtant il l’avait abandonnée, et c’était du pareil au même pour la jeune femme. Elle était morte lentement, à petit feu, elle s’était éteinte peu à peu comme la flammèche vacillante d’une bougie qui se consume. Il l’avait fait souffrir bien plus que ces coups de poignard et ces balles qui avaient manqué de l’emporter à tout jamais. Son corps guérirait, il guérissait déjà, mais son cœur est en miettes et son esprit plus confus que jamais. Sourcils froncés, elle ne peut s’empêcher de secouer la tête. « Explique-moi, Heimdall. Explique-moi ce que je ne peux pas comprendre. »Astra est aussi troublée qu’elle est frustrée. Quelque part, elle a l’impression qu’il l’infantilise, elle la petite humaine incapable de comprendre ce qui peut bien passer par la tête d’un dieu. De légers tremblements la secouent lorsque de terribles images se mettent à défiler sous ses paupières ; comme pour illustrer les propos à venir du dieu. Un violent haut-le-cœur saisit Astra, qui s’est sentie blêmir tout à coup. Elle serre les poings, ses doigts se referment sur les couvertures qui la recouvrent. Sa respiration s’est accélérée et elle ne cherche pas à la contrôler malgré la douleur qui irradie sa poitrine. La pièce est plongée dans la pénombre, mais ça ne l’empêche pas de distinguer clairement les traits d’Heimdall, qui semble sur le point de perdre pied, lui aussi. Une grimace déforme les traits d’Astra quand il lui confesse avoir déjà été amoureux d’une humaine avant elle et elle ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie à l’égard de cette femme pourtant morte depuis des siècles. Que se serait-il passé, si elle n’était pas morte, s’il avait trouvé un moyen de l’empêcher de mourir ? Aurait-il jamais posé les yeux sur elle ? Un millier de réponses piquantes lui traversent l’esprit. Que représente-t-elle donc pour lui ? Le numéro deux, le remplacement, le lot de consolation ? Astra ne dit rien pourtant, elle écoute Heimdall s’expliquer sans l’interrompre.

Pourquoi faut-il qu’il lui fasse une déclaration d’amour là, maintenant, alors qu’elle aimerait tant parvenir à rester en colère après lui pour qu’il comprenne combien elle a souffert ? Mais il le sait déjà… Il le sait déjà et il assume l’entière responsabilité de ses actes. Son visage est marqué par le regret et les remords et ses yeux brillants de larmes le font apparaître plus humain que jamais. Cette vision lui serre le cœur, alors Astra préfère détourner le regard un instant. À chaque fois qu’il lui répète qu’il l’aime, elle meurt d’envie de lui hurler de se taire, de ne pas prononcer ces mots alors qu’il lui a fait tant de mal. Mais une fois de plus elle se tait, elle ne dit rien, elle ne parvient pas à laisser sa colère s’exprimer. Pire, elle la sent s’évanouir lentement, remplacée par des sentiments qu’elle ne parvient pas encore à nommer. « J’espère pour tes semblables que tu as su protéger Asgard mieux que tu m’as protégée moi. » Même l’amertume qu’elle essaie de conserver dans son ton manque d’assurance. « Tu aurais pu m’en parler. Tu aurais dû m’en parler. Je méritais au moins ton honnêteté. Tes craintes, j’aurais pu les comprendre. Mais non, une fois de plus, tu as préféré décider seul pour nous deux, alors que j’étais aussi concernée que toi, sinon plus, par tout ça. » C’était de sa vie dont il s’agissait après tout, non ? « Tu m’as laissée espérer, me morfondre, me poser mille et une questions… J’ai cru devenir folle. J’ai cru que tu t’étais servi de moi, que tu ne valais pas mieux que les autres. Tes doutes, tes craintes, j’aurais pu les comprendre… Nous aurions pu en parler ensemble, et trouver une solution ensemble. C’est ainsi que les couples sont censés fonctionner, non ? J’ai été sincère avec toi dès le premier jour, dès la première seconde. J’avais espéré que tu en ferais autant. » Finalement, Astra se convainc de le regarder de nouveau. C’est seulement en l’observant plus longuement qu’elle remarque à quel point il a l’air différent de la dernière fois où ils se sont vus. Ses cheveux sont plus longs, sa barbe aussi, son apparence est négligée et il lui paraît presque plus âgé – lui qui est pourtant sans âge. « Tu as vraiment une sale tête. » L’ombre d’un sourire apparaît sur le visage d’Astra, mais disparaît bien vite.

« Tu sais ce que j’ai réalisé, pendant tout ce temps que j’ai passé seule ? » Elle laisse sa question en suspens pendant quelques secondes, avant de reprendre. « J’ai réalisé que je suis tombée amoureuse d’un inconnu. Je ne sais rien de toi, à part ce que j’ai pu lire dans les livres d’Histoire et de mythologie. Et je ne sais même pas si c’est la vérité. » Voilà ce qui arrive, quand on s’éprend de quelqu’un au premier regard. Un coup de foudre insensé, contre lequel Astra n’a pas su lutter. Elle aurait pourtant dû se douter qu’aimer un dieu n’était pas aisé. Les mythes sur le sujet sont pourtant tellement nombreux… Et la morale est toujours la même : aimer un dieu a toujours un coût, un coût élevé. En l’occurrence, Astra a bien failli payer son amour de sa vie. « Je ne devrais pas aimer un inconnu… Qui es-tu, Heimdall ? Qui es-tu vraiment ? » Elle se moque bien que répondre à cette question puisse prendre des heures au dieu. Elle a besoin de tout savoir à son sujet, besoin d’obtenir des réponses à toutes ses interrogations avant de pouvoir commencer à s’interroger à propos de son avenir – leur avenir. « Quel âge as-tu ? Qui sont tes parents ? Tous ces millénaires… Comment les as-tu occupés ? » Comme d’un commun accord, son cœur et sa gorge se serrent en même temps. Astra hésite un instant, avant de lui poser une dernière question, la plus importante à ses yeux. « Combien… Combien de femmes as-tu aimées avant moi ? » Peut-être n’a-t-elle pas le droit de lui poser cette question, peut-être que ce n’est pas juste. Elle attend pourtant d’Heimdall qu’il lui réponde sincèrement. Plus que jamais, Astra a conscience de sa mortalité. Ses jours sont comptés, peu importe qu’elle meure dans dix jours, dans un an, dans dix, dans vingt… S’il a déjà aimé une mortelle avant elle, alors il sait que son existence ne sera jamais que l’équivalent d’une seconde, tout au plus d’une minute, dans la sienne.

« Que va-t-il m’arriver à présent ? Que m’est-il arrivé ? » Astra ne peut s’empêcher de poser question après question, incapable de laisser son esprit se reposer. Elle ne sait pas combien de temps elle est restée inconsciente, mais si elle se souvient bien de l’étendue de ses blessures, sans doute longtemps – plus longtemps qu’elle ne l’aurait espéré dans n’importe quel cas. Elle ignore également qui l’a attaqué si violemment, mais les raisons ne font aucun doute. Si elle a été ainsi agressée, c’est à cause de sa différence, à cause de ses dons de prophète. À New Haven, il ne fait pas bon être autre chose qu’un être humain ordinaire… La réalité la frappe soudain en plein visage et lui fait l’effet d’un nouveau coup de poignard. Elle ne pourra pas rentrer chez elle. Elle ne pourra pas continuer à mener la même vie qu’avant, et sa carrière d’Aurore est terminée. Elle a maintenant une cible sur le front et tous les intéressés de New Haven doivent à présent savoir ce qu’elle est. Mais cet endroit, Sanctum, ce n’est pas chez elle, elle n’y a pas sa place. Aucun humain n’y vit s’il n’est pas serviteur ou Cerbère, et ce n’est certainement pas ce qu’Astra souhaite faire de sa vie, elle n’a aucune envie d’être rabaissée jour après jour par un dieu ou un autre… En fin de compte, Heimdall avait eu raison de la mettre en garde à propos de leur relation. À la seconde où ils s’étaient rencontrés, tout dans la vie d’Astra avait changé.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ALL SOULS & STOLAS
Revenir en haut Aller en bas
GOD // legends never die
Isak Landgaard

Isak Landgaard
pseudo : laura.
autres comptes : Artemis, Daisy.
célébrité : charlie hunnam.
crédits : balaclava (aes), poésies cendrées (sign), vocivus (av), valkyrja (gif)
messages : 87
rage against the dying of the light (ISAK) LpOoICLt_o
identité : heimdall, dieu protecteur d'Asgard et de la vigilance, dieu des commencements et de l'ordre sacré.

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyVen 31 Juil - 18:55


rage against the dying of the light
w/@Astra Ackerman // love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source.
___________________
 

Expliquer est trop compliqué, lui faire comprendre semble impossible – et comme pour lui rendre service de la pire des façons, son don reprend le dessus, visions funestes qui envahissent son esprit et celle d’Astra. Ce n’était pas ce qu’il voulait, Heimdall. Il aurait voulu que jamais elle n’ait à affronter ces images d’un destin affreux qui pourrait, ou pas, arriver. Arrêter ce flux d’images lui demande tout ses efforts. Le dieu est épuisé, abattu psychologiquement, et il n’a donc rien d’étonnant à ce qu’il ne contrôle plus rien. Les mots aussi lui échappent. Il est résigné et surtout, bien décidé à ne plus jamais faire subir pareille épreuve à Astra. Cette vision d’elle, inconsciente dans la ruelle, le hante encore, le poussant à ne plus jamais vouloir la voir s’éloigner de lui. Il ignore encore si elle serait capable de lui pardonner cette erreur mais il est décidé à faire tout ce qui était en son pouvoir afin réparer ce qu’il avait cassé. La remarque qu’elle lui adresse manque de conviction et pourtant, elle vise forcément dans le mille. Cette volonté qu’il a toujours eu de protéger Asgard, celle de la protéger elle depuis qu’il a posé les yeux sur elle, vocations dans lesquelles il n’excelle pas comme il l’aurait dû, conséquences funestes qu’il se doit d’assumer à chaque seconde qui passe. Il ne réplique pas, bien trop épuisé pour avoir la force d’entrer dans un conflit qui ne mènerait à rien. Sans doute qu’après avoir passé des semaines à l’ignorer, il méritait bien une petite réflexion sur son manque d’efficacité. La brune a l’air de se radoucir, finalement, quand elle souligne ce qu’il aurait pu faire de différent. Les possibilités avaient été nombreuses et il semblait qu’il avait choisi la pire solution possible. « J’ai été sincère sur ce que je ressentais. Pour le reste, pour ce que je t’ai fait… Je ne t’en ai pas parlé parce que tu n’aurais pas abandonné. Tu n’aurais pas accepté que je m’éloigne pour te protéger et tu aurais même réussi à me convaincre de rester, parce qu’il suffit bien un mot de toi pour que le reste ne disparaisse. C’est lâche mais je savais qu’en agissant de la sorte, en ignorant une confrontation directe… Je réussirai à tenir, plus ou moins. » La lâcheté qui n’avait pourtant jamais fait partie de ses traits de caractère mais qui, dans les affaires du cœur, était bien la position la plus facile à adopter.

Puis il y a ce sourire fugace, ce morceau d’espoir qui s’évapore aussi vite qu’il est arrivé. Ça suffit pour que Heimdall espère que tout n’est pas perdu, qu’il peut encore oser espérer la garder à ses côtés. Le sourire disparaît pourtant bien vite pour laisser place à une multitude de questions. Il hausse un sourcil même s’il peut comprendre ce besoin de savoir, de connaître l’autre. Lui connaissait déjà tout ou presque d’elle alors qu’il ne lui avait pas parlé de lui. Ce n’était pas quelque chose qu’il aimait faire, mais pour elle, il était prêt à faire cet effort, quand bien même il n’avait pas lui-même la réponse à toutes les questions. Il la laisse terminer ses questions – elle finit par les interrogations les plus délicates, celles du cœur et celles du désespoir. Un sourire peiné teinte les lèvres du dieu quand il comprend que tout se met en place pour Astra, qu’elle réalise les implications de ce qui était arrivé. Plus question pour elle de retourner à New Haven, c’était bien trop dangereux. Il ne lui restait que Sanctum comme refuge, comme c’était le cas de bien des divinités. Observant son désarroi, Heimdall décide de répondre à toutes ces questions à commencer par les plus faciles, les plus légères à évoquer. Il s’installe à nouveau sur le fauteuil qu’il approche un peu de son lit, regard posé sur la brune. « Hm, pour l’âge… C’est assez difficile à dire. J’ai arrêté de compter quand j’ai dépassé 6 000 ans. » Léger sourire amusé quand il s’imagine ce qu’Astra doit penser, du haut de ses trente-trois ans. « Je suis le fils d’Odin et j’ai neuf mères. » Amusement encore face à cette annonce qu’il imagine insolite dans l’esprit de la jeune femme alors même que l’explication est des plus faciles. « Enfin.. pour mieux t’expliquer, ma mère biologique était Atla. Elle était toujours accompagnée de ses huit sœurs et elles m’ont toutes élevées comme si j’étais leur fils alors je les ai toujours considérés comme étant mes mères. » L’autre question est un peu plus pointue – ce qu’il avait fait au fil de ces millénaires, question tellement vaste tant ses occupations avaient été variées. Il s’installe un peu plus au fond de son fauteuil, un peu plus détendu. « J’ai commencé par explorer Midgard – je veux dire, la terre. Je voulais tout voir, tout comprendre, avoir un aperçu réel de la vie des mortels, surtout. Après ça.. Je suis rentré à Asgard pour protéger les miens, ce qui implique bien souvent de devoir prendre part aux guerres. » Ce dont elle devait se douter. Elle avait vu, senti les cicatrices qui ornaient sa peau comme des souvenirs indélébiles des horreurs faites pour survivre et protéger son panthéon. Il n’en était pas fier, même s’il s’était toujours considéré comme un guerrier faisant preuve de compassion et de pitié envers ses adversaires. Les excès de violence sanguinaire étaient rares, même si ce soir-là en avait été la preuve même. Astra ne s’en souvenait peut-être pas, déjà inconsciente à ce moment-là. « J’ai aimé, oui. Il y a eu Sigyn. Je suppose que tu as déjà entendu parler d’elle et que donc, tu te doutes de la fin de l’histoire. » Sentiments non retournés et, quand ses yeux se posent sur Astra, il se dit que c’était finalement pour le mieux, pour que son âme ne trouve sa jumelle des millénaires plus tard. « Et j’ai aimé Anya, une mortelle. Je l’ai aimé six ans avant que la Purge ne nous sépare. J’étais coincé à Asgard, et je n’ai pas eu d’autre choix que de la regarder refaire sa vie et vieillir sans pouvoir faire quoi que ce soit. » Il n’exprimait là aucun regret. Il avait aimé Anya sincèrement, même si l’amour éprouvé semble bien pâle en comparaison de la tornade qui l’envahit dès que ses pupilles se posent sur Astra. « Et… c’est tout. Je suppose qu’en comparaison avec mon âge, je n’ai pas beaucoup d’expérience. » Regard presque gêné – si le dieu manie l’épée comme personne, quand le cœur est en jeu, il devient maladroit, manque d’expérience certain qui le pousse à toujours douter.

Et vient l’instant qu’il redoutait. Celui des évènements récents, de ce qui était réellement arrivé. Il craignait le moment où il lui annoncerait l’auteur de la dénonciation qui avait poussé à ce véritable massacre alors il le repousse encore un peu. « Quand j’ai vu à quel point tu étais blessée, je t’ai emmené chez Eir. Elle a fait de son mieux pour te soigner mais tu es restée inconsciente quelques jours. »A ces mots, Heimdall a l’impression de revivre l’angoisse étouffante éprouvée, l’attente insupportable alors qu’il s’imaginait déjà le pire. « Quand ton état s’est stabilisé, je t’ai emmené ici. Je me suis dit qu’un endroit familier te rassurerait un peu. » Même si les circonstances de leur présence sont bien différentes de celles de leur dernière rencontre. Sa main glisse sur le lit jusque-là sienne, tentative timide de reconnecter avec elle, rejet qu’il appréhende déjà. « Je suis navré de te dire ça, Astra mais… Tu dois te douter que tu ne peux plus retourner à New Haven. C’est bien trop dangereux, maintenant. » Il lui laisse le temps de digérer la nouvelle même si ce ne sera sans doute pas une surprise pour la brune. « Tu peux rester à Sanctum évidemment. Tu peux… Tu peux vivre ici, si tu veux. Je te ferais préparer une autre chambre. » Même si c’était dans son lit qu’il rêvait de la voir dormir, il s’imaginait mal lui faire cette demande alors même qu’ils venaient de passer des mois séparés par sa faute. « Mais ce n’est pas tout, Astra, je… » Il prend une profonde inspiration, craignant déjà le désarroi qu’il lira sur les traits du visage de celle qu’il aimait tellement. « Si les Illuminatis t’ont trouvé si subitement ce n’est pas sans raison. Je suis désolé de te l’annoncer mais… C’est ton père, Astra. Je l’ai vu. Ton père a donné tout ce qu’il fallait aux Illuminatis. » Et la bombe est lâchée par ce quelques mots – il serre sa main dans la sienne, guette sa réaction, prêt à la réconforter si le besoin se faisait sentir. Evoquer l’homme qui a vendu Astra lui donnerait presque des nausées et, surtout, réveille des pensées meurtrières qui ne se sont jamais vraiment tues ces derniers jours. Il veut déjà la tête de son père sur un plateau et tant pis pour les conséquences.



CODE (RENEGADE.)
Revenir en haut Aller en bas
HUMAN // until we bleed
Astra Ackerman

Astra Ackerman
pseudo : valkyrja (julia).
autres comptes : sigrid (sigyn) ; belladonna (perséphone) ; lucian (lucifer) ; james (illuminati).
célébrité : gal gadot.
crédits : mooncalf (avatar) ; valkyrja (signature) ; renegade (bannières).
messages : 782
rage against the dying of the light (ISAK) QpFp2mjy_o

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyMar 4 Aoû - 16:23

rage against the
dying of the light

“Love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source. It dies of blindness and errors and betrayals. It dies of illness and wounds; it dies of weariness, of witherings, of tarnishings.” @Isak Landgaard


Astra n’a pas le souvenir de s’être un jour sentie aussi fragile, aussi démunie, aussi impuissante. Même au fond de son lit d’hôpital, deux ans plus tôt et après avoir frôlé la mort, elle n’avait pas eu l’impression d’être aussi désarmée face à la vie. Elle ne comprend rien, ou alors pas grand-chose, à ce qui l’a conduite à finir dans une telle situation. C’est comme si elle avait perdu absolument tout contrôle sur sa propre existence. Comme si elle n’était qu’un petit caillou ballotté par un courant furieux, incapable de lutter contre sa force. Elle gît en bien piteux état dans un lit qu’elle ne pensait pas retrouver un jour, auprès d’un homme qui avait songé à l’abandonner pour mieux la protéger, et elle ne comprend pas ce qui lui est arrivé. Astra se souvient avoir été sauvagement attaquée, mais elle en ignore encore les raisons. Plus rien n’a de sens dans sa vie, elle est perdue, complètement perdue… Elle a manqué de mourir et pourtant, rien ne la trouble plus que la présence d’Heimdall à ses côtés. Parce que malgré tous les sentiments qu’elle éprouve pour lui, elle le connaît à peine. Elle ne sait rien de l’homme qu’il est réellement, derrière cette façade de dieu tout aussi imprécise. Elle se sent idiote. Comment peut-on aimer quelqu’un que l’on ne connaît pas ? On dit que le cœur a ses raisons que la raison ignore, mais… Elle n’y comprend rien. Et c’est déroutant pour une femme comme elle, pour qui le besoin de tout contrôler est primordial. Même si elle n’attend pas d’Heimdall qu’il parvienne à tout lui expliquer le plus simplement du monde, il fallait au moins qu’il essaie. Pour elle, s’il espérait qu’elle puisse lui pardonner ses erreurs. Il faut qu’elle en sache plus sur lui, peut-être pour pouvoir se concentrer sur quelque chose de positif avant que la réalité quant à sa destinée ne lui fasse l’effet d’un énième coup de poing en plein visage. Silencieuse, Astra observe Heimdall tandis qu’il se réinstalle à côté d’elle pour répondre à ses interrogations.

Six mille ans. Heimdall est âgé de six mille ans. Au moins. Astra imaginait bien qu’il n’était pas aussi jeune qu’il en avait l’air, en théorie elle savait très bien qu’il devait avoir vécu plusieurs millénaires… Mais l’entendre le lui dire à voix haute la laisse pour le moins… Sous le choc. Le penser aussi âgé était une chose, mais le savoir en était une autre. Six mille ans… Brusquement, Astra se sent minuscule et insignifiante, du haut de ses trente-trois petites années. À côté de lui, elle n’est guère plus qu’une enfant qui ignore tout ou presque de la vie. Elle réalise soudain qu’elle l’a peut-être jugé trop sévèrement, sans avoir la moindre idée de ce qu’il a pu traverser au cours de sa longue existence. Astra prend une profonde inspiration, et déglutit lentement. « Tu es plutôt bien conservé, pour ton âge. » Elle lui sourit, puis elle se tait de nouveau. De toute façon, le choc de sa seconde révélation l’aurait rendue muette. Les mythes à son sujet disaient tous qu’il avait neuf mères, Astra en était arrivée à la conclusion que les neuf filles d’Aegir devaient l’avoir élevé, mais elle n’aurait jamais cru qu’il puisse être l’un des fils d’Odin… Cela faisait donc de Thor, Týr et Balder ses frères ? Et de lui l’un des princes d’Asgard ? Odin s’était-il soucié de lui, ou avait-il été un père absent et indifférent ? Astra secoue doucement la tête et se mord la lèvre pour s’empêcher d’assommer Heimdall de davantage de questions. « Tes parents… Tes mères… Où sont-elles ? » Elle a peur de le deviner, alors elle secoue la tête une fois de plus comme pour lui dire de ne pas lui répondre. Elle sait qu’Odin est mort et si ses mères étaient encore en vie, il le lui aurait sans doute dit… Il avait ensuite exploré la Terre, et Astra ne peut qu’imaginer ce à quoi elle ressemblait avant que les guerres entre les panthéons et les mortels ne la ravagent. Elle a vu quelques photographies, lu de nombreux récits à ce sujet, mais n’a rien vu de ses propres yeux. « Tu as fait la guerre pendant toutes ces années… ? As-tu jamais connu autre chose que tout ça ? La paix ? » Plus Heimdall se confie à elle, et plus la colère qu’elle ressent à son égard lui semble injustifiée. Elle l’a jugé de son petit point de vue d’humaine, incapable d’appréhender les blessures peut-être accumulées au cours des siècles. Heimdall est pourtant un homme fragilisé par le temps, c’est de plus en plus évident.

C’est idiot, mais Astra ne peut s’empêcher de serrer les poings lorsque le dieu évoque le plus délicatement possible ses amours passées. Elle n’est pas habituée à sentir la jalousie lui pincer le cœur, mais c’est plus fort qu’elle. Elle fronce les sourcils lorsque Heimdall commence par évoquer la déesse Sigyn, dont tout le monde ou presque connaît l’histoire. « Quel genre de femme préférerait un fou à un homme comme toi ? » Le genre de femme qui accorde davantage d’importance à son cœur qu’à la raison, de toute évidence. Astra ne peut l’en blâmer. Quand il lui parle de la première humaine qu’il a aimée, Astra sent la jalousie la piquer davantage avant qu’elle ne se fasse violence pour l’ignorer et la mettre de côté. À quoi bon envier une femme morte depuis des siècles et des siècles ? Elle se force à prendre une profonde inspiration, malgré la douleur qui irradie sa poitrine au moindre mouvement trop brusque. « Tu as vécu des dizaines de vies, et pourtant tu n’es pas plus doué en amour que moi… C’est plutôt rassurant. » L’expression d’Astra n’a cessé de s’adoucir, toute trace de rancœur a quitté ses traits. « Tu sais, on dit souvent jamais deux sans trois. J’espère que c’est vrai. »

Elle retient son souffle quand Heimdall lui avoue qu’elle est restée inconsciente pendant plusieurs jours. Elle s’en doutait. Elle se souvient de ses blessures et de la douleur qu’elles ont éveillées en elle. On lui avait tiré dessus, on l’avait poignardée et on avait tenté de l’égorger. Si Heimdall ne l’avait pas confiée à Eir, Astra serait morte. La médecine des hommes n’aurait pas pu la sauver, son état était trop grave… Et elle n’est pas encore sortie d’affaire. Le moindre geste est douloureux, ce qui lui donne la désagréable impression d’être prisonnière de son propre corps et à la merci de n’importe quoi et n’importe qui. « Tu les as tués, n’est-ce pas ? Ces hommes venus pour moi. Tu les as tués. » Elle a eu le temps de voir la lame de son épée briller avant de sombrer dans l’inconscience. « Tu m’as sauvé la vie. Merci. » Astra avait cru que sa dernière heure était arrivée, dans cette ruelle miteuse de New Haven. Quand elle avait fermé les yeux, elle ne pensait pas les rouvrir dans la chambre chaleureuse du dieu. Elle ne pensait pas les rouvrir un jour, à vrai dire. Quand Heimdall se risque à reprendre sa main, Astra le laisse faire et elle choisit même de profiter de ce contact qui lui a tant manqué. Elle aurait sans doute plus apprécié le moment s’il n’avait pas été accompagné d’une bien mauvaise nouvelle. « Je… Je n’ai pas ma place ici… Je sais comment vivent les humains ici. Je ne suis pas faite pour ça… Qu’est-ce que… Qu’est-ce que je vais être aux yeux des autres dieux ? Ton humaine de compagnie ? Ta maîtresse ? Pour quelques années, avant que je ne… » Astra ne trouve pas le courage de terminer sa phrase, mais ce qu’elle sous-entend est évident. Plus que jamais, elle a conscience de sa fragilité et sa mortalité. Elle serre les dents, pour empêcher les sanglots de l’envahir. Toute sa vie est partie en fumée et elle ne peut même pas en balayer les cendres. « Je ne veux pas aller ailleurs. Je ne veux pas d’une autre chambre. » Sa voix tremble et ses doigts serrent ceux d’Heimdall plus fort que de raison. « Mon chien… Mon chien est encore à New Haven, je ne peux pas le laisser là-bas, je ne peux pas l’abandonner… » Pendant une minute, Astra est obsédée par le besoin de retourner chercher Rigg, et sur le point de supplier Heimdall d’aller secourir son fidèle compagnon à quatre pattes. Une minute, avant qu’elle n’apprenne enfin les raisons de son état.

Astra se sent pâlir jusqu’à la racine de ses cheveux et son cœur se tord dans sa poitrine. Ses yeux s’écarquillent et la stupeur prend place sur son visage. Que les Illuminatis finissent par mettre à jour sa vraie nature et la trouver, elle aurait pu le comprendre. Ils étaient doués, ils avaient des ressources et ils étaient sans pitié. Qu’ils veuillent la tuer parce qu’elle n’était pas assez humaine à leurs yeux, parce qu’elle était liée à un dieu, elle l’aurait compris. En tant qu’Aurore, elle avait vu de quoi ils étaient capables plus d’une fois. Que les Illuminatis soient responsables de son état, elle aurait pu le comprendre. Mais qu’ils tiennent leurs informations de son père… Qu’il ait osé leur révéler sa nature de prophète et par conséquent la condamne à mort… Astra ne parvient pas à le comprendre. C’est tellement… C’est tellement… Insensé. Inhumain. Elle ne peut empêcher les larmes de dégouliner sur ses joues et jusque sur l’oreiller. Aucun mot ne franchit ses lèvres, elle est anéantie par ce qu’Heimdall vient de lui avouer. Et elle se sent nauséeuse tout à coup, sa vision s’assombrit et il lui semble qu’elle va une fois de plus s’évanouir. Mais elle n’a pas cette chance, elle est laissée seule – ou presque – avec cette révélation qui vient de pulvériser ce qu’il lui restait de force. « Je… Je savais qu’il n’éprouvait pas une once d’affection pour moi, je savais qu’il ne m’aimait pas, mais je… Je ne pensais pas qu’il puisse… Je ne pensais pas qu’il soit capable de… Je croyais qu’au moins… » Elle s’était persuadée, à tort de toute évidence, que leur lien l’empêcherait d’attenter à sa vie. Au lieu de ça, il avait envoyé les pires assassins de New Haven à ses trousses. Des bouchers qui l’auraient taillée en pièces si Heimdall n’était pas arrivé à temps. Et son frère, était-il au courant ? Avait-il approuvé le plan machiavélique de leur père, s’était-il seulement soucié de son sort ? « Il était censé m’aimer… Me protéger… Je ne comprends pas… Je ne comprends pas ce que j’ai pu faire de mal… » Tout à coup, Astra est de nouveau une petite fille ne comprenant pas pourquoi elle ne parvient pas à s’attirer l’affection de son parent malgré tous ses efforts. Une petite fille perdue, blessée et incapable de réprimer les sanglots qui secouent sa poitrine quand elle fond en larmes. Et elle a envie de hurler jusqu’à avoir mal, jusqu’à ne plus avoir de souffle. Mais elle n’en fait rien, au lieu de cela elle trouve une once de courage pour lutter contre la douleur qui l’étouffe pour se redresser et se jeter dans les bras d’Heimdall – ou plutôt s’effondrer contre lui. Elle s’accroche à lui avec toute la force de son désespoir, prête à lui pardonner toutes ses erreurs en un battement de cils pourvu qu’il ne lui tourne pas le dos lui aussi. « Ne me laisse pas… S’il te plaît, ne me laisse pas seule, plus jamais… S’il te plaît… »

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ALL SOULS & STOLAS
Revenir en haut Aller en bas
GOD // legends never die
Isak Landgaard

Isak Landgaard
pseudo : laura.
autres comptes : Artemis, Daisy.
célébrité : charlie hunnam.
crédits : balaclava (aes), poésies cendrées (sign), vocivus (av), valkyrja (gif)
messages : 87
rage against the dying of the light (ISAK) LpOoICLt_o
identité : heimdall, dieu protecteur d'Asgard et de la vigilance, dieu des commencements et de l'ordre sacré.

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyJeu 20 Aoû - 16:10


rage against the dying of the light
w/@Astra Ackerman // love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source.
___________________
 

Heimdall n’aime pas parler de lui – l’impression qu’elle finira horrifiée par les combats qu’il a mené, par les vies qu’il a arraché pour défendre les siens. Pourtant, Astra sait déjà tout ça. S’il ne l’a encore jamais évoqué, elle a sans doute déjà entendu parler des exploits des dieux, des histoires légendaires qui comportent bien souvent des parts de vérité. Il ignore ce qui peut bien se dire de lui chez les mortels et ne s’en soucie pas. Ils sont bien libres de penser ce qu’ils veulent, eux qui ont tant souffert du courroux souvent injustifié des divinités. S’il estimait ne pas faire partie de ces dieux sanguinaires, cette soirée avait pourtant démontré un fait qu’il connaissait depuis des millénaires – il ne sait pas se contrôler quand ceux qu’il aime sont en danger. Les cadavres qu’il a laissés derrière lui en sont la preuve même. Pas un instant, il n’avait pensé à la vie qui quittait leur corps, à la famille qu’ils pouvaient avoir. Il n’avait vu qu’Astra et le carmin qui l’entourait, à cette âme qu’ils avaient lâchement attaquée parce qu’elle était différente. Valaient-ils finalement la peine qu’il s’attarde sur eux ? Qu’il regrette la sauvagerie dont il avait fait preuve ? Certainement pas. Même avec le recul, s’il devait recommencer pour s’assurer que son âme sœur restait en vie, il le ferait sans hésiter. Avoir Astra près de lui, son palpitant battant à tout rompre, ses pupilles le fixant alors qu’il lui fait le récit de sa vie, était toute la motivation dont il avait besoin. Un léger sourire vient illuminer ses traits fatigués. L’entendre plaisanter lui met du baume au cœur, lui qui craignait l’avoir perdu à jamais. Pourtant, le dieu ne s’arrête pas. Il continue, lui offre ces informations qu’elle avait réclamé, venant à évoquer cette parenté à l’allure si particulière et qui pourtant, n’était qu’une affaire d’affections. Sa mine s’assombrit quand elle s’inquiète du sort de ses parents, destin funeste qui est venu arracher des vies aux allures invincibles. « Je suppose que tu as entendu parler de la mort d’Odin, comme tout le monde. Et pour mes mères... Elles n’ont pas survécu à la guerre ayant ravagé la terre. » Il se rappelait encore la scène sanglante qu’il avait retrouvé – les neuf corps sans vie retrouvés dans une mare de sang, coupables retrouvés et massacrés par pur désir de vengeance. La question suivante de la brune la pousse à réfléchir davantage. A bien y réfléchir, les périodes de guerre furent nombreuses, mais celles de paix également. « Il y a bien eu des instants de paix… Ces instants au cours desquels j’ai découvert Midgard, les mortels et leur façon de vivre si différente mais… Mais je ne pouvais jamais véritablement baisser la garde. Pas quand la sécurité des miens repose sur ma vigilance. » Un fardeau bien lourd à porter mais qu’il acceptait bien volontiers. Les nuits sans sommeil étaient un bien faible prix à payer pour s’assurer que les siens vont bien.

Quand le sujet des sentiments est évoqué, il sent bien qu’Astra est un peu plus sur la défensive. Comme s’il avait quelque chose à craindre. Si ses sentiments pour Sigyn et Anya furent véritables, sincères, ils ne sont qu’une goutte d’eau face à l’immensité de ce qu’il éprouve pour l’humaine. Pourtant, il peut comprendre cette forme de jalousie. Lui-même en éprouve quelques points quand il pense aux hommes fréquentés par la brune. Heimdall secoue la tête quand elle remet en cause les choix de Sigyn, toujours prêt à la défendre après toutes ces années. « Sigyn est une amie fidèle et dévouée. Elle a choisi d’écouter son cœur et je ne lui en ai pas voulu. » Il n’aurait pas aimé qu’elle décide de le fréquenter par sécurité, alors même que ses sentiments étaient tournés par un autre dieu. Ça n’aurait honnête ni pour lui, ni pour elle. « Et puis, son refus m’a mené à toi. Comment pourrais-je le regretter ? » Question qui n’en est pas vraiment une. Il n’a aucun regret, loin de là. Il ne pourrait sans doute pas être plus heureux qu’il ne l’est en sa présence. Son regard retrouve le sien, air amusé face à cette expression humaine qu’il comprend facilement. « Je n’en doute pas. Je ne pourrais jamais aimer plus que je t’aime, je le sais déjà. » Certitude viscérale qu’il était prête à élever comme vérité universelle, comme un fait gravé dans les écrits de tous les panthéons restants.

Le récit suivant est toutefois moins joyeux. Ils reviennent tous les deux sur les évènements plus récents, ceux qui ont mené à cette convalescence forcée d’Astra. Son regard s’assombrit, ses traits se durcissent quand les hommes qu’il a laissé dans cette allée sont évoqués. « Ils méritaient un sort bien pire que la mort. » C’était le temps qui lui avait manqué – autrement, il aurait fait regretter à chacun de ces mortels de s’en être pris à la brune. Il secoue rapidement la tête quand elle le remercie, refusant ces remerciements qu’il ne méritait pas. Le guerrier serre sa main. « Non, ne me remercie pas. Si j’étais resté à tes côtés, rien ne serait arrivé. » Et pour cela, le dieu s’en voudra à jamais. L’image d’Astra étendue, baignant dans le liquide carmin, symbole de cette vie qui s’envole. Les réticences de l’humaine sont compréhensibles. Elle a dû entendre des récits édifiants sur le traitement des mortels à Sanctum – récits bien souvent justifiés. Il ignore volontairement ce début de remarque sur sa mortalité, pas prêt à affronter cette tragédie. « Les autres dieux n’ont rien à dire. Tu seras ce que tu désires être. Tu seras ma compagne, mon égal. » Il avait de quoi faire chanter n’importe quelle divinité qui aurait quelque chose à dire sur cet arrangement naissant entre eux, si la situation devait se présenter. « Je ne laisserai plus rien t’arriver. Plus jamais. » Nouvelle promesse gravée dans les dédales sinueux de son esprit – promesse qui sous-entend qu’il compte bien régler ce problème de mortalité et tant pis s’il doit parcourir la Terre, harceler mille dieux pour obtenir ce qu’il désire. Heimdall acquiesce – il n’est que trop heureux qu’elle décide de partager sa chambre. Quand elle s’affole en pensant à son chien, le dieu tente de la rassurer en caressant sa main à l’aide de son pouce. « J’irais le chercher quand tu te reposeras, ne t’en fais pas. » Il n’y avait pas véritablement pensé, à vrai dire, bien trop obnubilé par l’état de santé d’Astra pour penser à Rigg, encore à New Haven.

Malheureusement, le dieu ne peut plus retarder ce moment terrible, celui qui révèle à la mortelle la sombre vérité sur cette épreuve qu’elle vient de traverser. Les larmes qu’il voit se frayer un chemin sur ses joues réveille en lui une colère noire que seul le sang saurait apaiser. Il prend sur lui, pourtant, parce qu’Astra a besoin de lui. « C’est un monstre. Je ne pense pas qu’il puisse éprouver de l’affection pour une autre personne que lui-même. » Paroles froides. S’il reste le père de celle qu’il aime, il n’éprouve pour autant aucun respect pour lui. Au contraire. S’il pouvait l’écraser sous son talon, il le fera dans la seconde, sans même réfléchir. Voir la brune se torturer de la sorte pour lui tort son cœur qui ne supporte pas cette vision. Elle ne mérite pas ça, bien au contraire. Elle mérite d’être aimée inconditionnellement, et c’est bien ce qu’il comptait faire. Alors qu’il s’apprête à la rassurer, il n’en a pas le temps. Astra se redresse malgré son état, s’effondre contre lui alors qu’il la rattrape et la serre contre son torse. Il ne peut que constater les dégâts causés par cette trahison, sentiment d’abandon qu’il n’a pas aidé en la laissant pendant des semaines. « Je promets de ne plus jamais te laisser. » Murmure contre son crane alors qu’il dépose un baiser contre celui-ci. Conscient que la position ne doit pas être confortable pour Astra, Heimdall se redresse sans jamais la lâcher. Il s’installe dans le lit à côté d’elle, passant un bras autour d’elle. « Je promets de prendre soin de toi, de t’aimer de toutes mes forces aussi longtemps que tu me laisseras faire. » Mains qu’il pose contre ses joues alors qu’il ne la lâche pas du regard. Il veut qu’elle comprenne qu’il est sincère, qu’il ne compte plus la laisser comme il a pu le faire. « Tu n’as rien fait pour mériter ce qui t’arrives, tu entends ? C’est sa faute, pas la tienne. » A nouveau, le dieu serre l’humaine contre lui, conscient qu’elle a besoin plus que jamais de sa présence. « Et… » Il déglutit, ferme les yeux pendant une fraction de secondes. « Et c’est la mienne. Je suis parti en pensant que c’était ce qu’il y avait de mieux pour toi et c’était là la pire erreur que j’ai pu faire. Astra, je suis désolé, d’accord ? Je jure sur Asgard de ne plus décider sans toi. De te consulter, quand mes craintes reviennent et.. Je jure de me rattraper même si doit me prendre des siècles. » Baiser qu’il vient déposer contre ses lèvres, cette fois. C’est toute la tendresse qu’il éprouve pour elle qu’il tente de lui faire passer. « Je t’aime, Astra. Tu mérites le monde, et si ton père n’est pas assez intelligent pour le voir, c’est lui qui est perdant. »



CODE (RENEGADE.)
Revenir en haut Aller en bas
HUMAN // until we bleed
Astra Ackerman

Astra Ackerman
pseudo : valkyrja (julia).
autres comptes : sigrid (sigyn) ; belladonna (perséphone) ; lucian (lucifer) ; james (illuminati).
célébrité : gal gadot.
crédits : mooncalf (avatar) ; valkyrja (signature) ; renegade (bannières).
messages : 782
rage against the dying of the light (ISAK) QpFp2mjy_o

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) EmptyDim 23 Aoû - 17:37

rage against the
dying of the light

“Love never dies a natural death. It dies because we don't know how to replenish its source. It dies of blindness and errors and betrayals. It dies of illness and wounds; it dies of weariness, of witherings, of tarnishings.” @Isak Landgaard


Astra n’a plus le courage de prétendre être forte. Cette fois c’est trop, la vérité est trop dure, trop cruelle, trop difficile à accepter pour qu’elle puisse prétendre aller bien. Comment le pourrait-elle ? Son propre père a essayé de la tuer. Il l’a dénoncée aux Illuminati en sachant très bien ce qui allait arriver. Il savait très bien que ces derniers allaient la traquer et tenter par tous les moyens de la tuer, ou au moins de la capturer puis de la torturer pour obtenir des informations sur les dieux. Il le savait pertinemment, mais ça ne l’avait pas arrêté, il leur avait servi sa fille unique sur un plateau d’argent. Que lui ont-ils promis en échange ? Hormis la satisfaction d’être enfin débarrassée de sa fille abhorrée, que lui ont-ils promis ? Au fond, la réponse importe peu. Elle ne changera rien au fait : Sebastian Ackerman est un monstre qui a accepté de condamner sa fille à mort sans le moindre remord. Astra ne peut s’empêcher de se demander ce qu’il ressent, à présent qu’il doit savoir qu’elle a échappé au sort qu’il lui réservait. Tremble-t-il, de peur de subir des représailles sous la forme d’un courroux divin ? Est-il simplement frustré de ne pas être arrivé à ses fins ? Cherche-t-il déjà une autre façon de l’atteindre ? Peu importe, peu importe, peu importe… Le mal est fait. Quelque chose s’est brisé pour de bon en Astra ; sans doute les restes de ses espoirs d’enfant désireuse de s’attirer l’affection de son paternel. Et son frère, dans tout ça ? Est-il au courant des terribles machinations de son père ? A-t-il eu son mot à dire ? Si oui, a-t-il approuvé, a-t-il protesté ? Ça non plus, Astra ne veut pas le savoir. Elle ne veut plus rien avoir à faire avec cette famille, elle ne veut plus jamais les revoir ni même remettre les pieds à New Haven. Tant pis si elle doit rester recluse à Sanctum pour le reste de ses jours, prisonnière d’un univers qui n’est pas le sien. Quoi qu’il arrive, ça ne pourra de toute façon pas être pire que cette trahison, cette tentative d’infanticide.

Dans les bras d’Heimdall, Astra laisse couler ses larmes librement, abondamment. Il n’y a plus que lui qui puisse la rassurer et l’apaiser, et c’est de tout le réconfort du monde dont elle a besoin. Elle ignore la douleur qui irradie dans son corps meurtri pour rester blottie contre lui, accrochée à sa chemise comme une naufragée à un rocher pour ne pas se noyer. L’entendre lui promettre de ne plus jamais la laisser ne lui suffit pas, il lui en faudra bien davantage pour qu’elle réussisse à taire les craintes nées en elle après leur longue séparation. Il lui en faudra plus et pourtant elle le croit, parce qu’elle n’a pas le choix si elle veut éviter de sombrer une bonne fois pour toutes. Elle ne proteste pas lorsqu’il la rallonge avant de s’installer à ses côtés, trop heureuse de retrouver cette proximité qui lui a tant manqué et n’est pas sans lui rappeler la première nuit qu’ils ont passée ensemble, dans ce même lit mais dans des circonstances autrement plus joyeuses. Ses doigts se referment autour des poignets du dieu, comme pour l’empêcher de retirer ses mains de son visage. Son contact lui a terriblement manqué, bien plus qu’elle ne l’avait cru et elle ne veut plus avoir à s’en passer un jour – jamais. Peu à peu, calmée par la présence du dieu, Astra cesse de pleurer. Si quelques larmes coulent encore sur ses joues rouges, sa poitrine n’est plus secouée par de violents sanglots. Silencieuse, elle écoute Heimdall lui présenter ses excuses sans perdre une miette de ses paroles. Ces excuses et ces explications, elle les a attendues, désireuse de comprendre pourquoi Heimdall avait disparu du jour au lendemain après avoir promis de l’aimer inconditionnellement. Elle comprend bien mieux, à présent. L’amertume de la séparation est toujours là, cette plaie n’est pas plus guérie que les autres, mais elle comprend ce qui a poussé le dieu à s’éloigner d’elle. Un frisson la traverse lorsqu’il l’embrasse, elle relâche ses poignets pour glisser une main dans sa nuque pour l’attirer toujours un peu plus près d’elle. Sa déclaration d’amour la fait sourire et pendant une poignée de secondes, elle oublie son cœur brisé par mille et un maux.

« Je t’aime, Heimdall. » Prononcer ces mots est aussi thérapeutique que de les entendre ; elle ne pensait pas en avoir de nouveau l’occasion un jour. Du bout des doigts, elle caresse le visage de sa moitié sans le quitter des yeux, mémorisant ses traits dans les moindres détails pour se le réapproprier complètement. Puis après de longues minutes de silence, elle prend une profonde inspiration. « Je te pardonne. » Ce ne sont pas des mots prononcés à la légère. Ils sont mûrement réfléchis, leur importance n’a pas été sous-estimée. Pour Astra, il est évident qu’Heimdall continuera longtemps à se blâmer pour ce qui lui est arrivé. Mais comment pourrait-elle le tenir responsable des décisions et des actions d’un autre ? Il ne pouvait pas savoir ce que son père déciderait de lui faire. Et lorsqu’il l’avait sue en danger, il n’avait pas hésité une seule seconde à voler à son secours. Alors comment pourrait-elle lui en vouloir ? « Tu as peur. N’importe qui peut avoir peur. Mais tu es revenu. Tu es revenu, c’est tout ce qui importe. » C’est à son tour de l’embrasser, d’abord sur la joue. « Je te pardonne. » Puis ses lèvres retrouvent les siennes, pour un baiser qui est d’abord doux, presque timide, avant qu’Astra ne décide de l’approfondir comme pour appuyer ses propos. « Je t’aime, Heimdall. Pour toujours. Peu importe que je vive cent années, cent-mille ou un million, je n’aimerai toujours que toi. Et si un jour la mort nous sépare, tu emporteras mon cœur avec toi. » Promesse scellée par un nouveau baiser, avant qu’elle ne se blottisse dans ses bras pour s’y rendormir, épuisée par ce réveil pour le moins riche en émotions.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ALL SOULS & STOLAS
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

rage against the dying of the light (ISAK) Empty
MessageSujet: Re: rage against the dying of the light (ISAK)   rage against the dying of the light (ISAK) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
rage against the dying of the light (ISAK)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Kill your gods :: LAND OF GODS AND MONSTERS :: new haven :: quartier columbus-
Sauter vers: