we know times where masculine wasn't block with so many worries ﴿ seth

Les humains l’agaçaient, mais c’était le jeu. Comme toujours quand il venait à new haven, il venait vendre des œuvres d’art au sénat. Les hommes et femmes de pouvoir aimaient les belles choses, c’était une valeur qui n’avait pas changé au fil des siècles. Les hommes étaient toujours avides de beauté. Seth était une tête connue et il se faufilait sans encombre dans le sénat faire ses affaires et murmurer à quelques oreilles. Une part de lui appréciait de côtoyer les humains de la sorte. Il se jouait d’eux constamment et c’était très drôle. Les humains croyaient qu’ils avaient trouvé tous les dieux, sans se douter qu’ils côtoyaient l’un d’eux. Il avait une idée en tête, il voulait voir Thot. Il fallait avouer qu’il avait une petite rancœur envers le dieu à cause de qui, en parti, il avait perdu son trône des siècles plus tôt. Set avait la rancune tenace et n’oubliait pas facilement. Cela devait être du au fait qu’il était un dieu. Il avait quelques contacts et tenta de trouver la trace de Thot, pas facile car il fallait trouver son identité humaine. Il avait fallu demander à des dieux son identité humaine. Finalement, il avait réussi à le trouver, à trouver un nom et maintenant, trouver son domicile.

C’était presque étonnant comment aujourd’hui avec la technologie, on pouvait trouver n’importe qui. De son temps, c’était plus difficile de retrouver quelqu’un. L’argent aidait aussi et Seth voyait souvent les humains céder. L’appât du gain était le pire des vices dans cet espèce. Le dieu du désordre aimait aussi le luxe, les belles choses. Il pouvait bien comprendre les humains finalement. Il avait traîné à new haven, flânant ici et là en attendant le soir et aller chez Thot. L’autre dieu habitait en centre-ville, facile de trouver sa maison, moins facile de s’y glisser, mais rien n’arrêtait Set. Il arriva à s’introduire en cassant une des fenêtres. Il ajusta sa chemise sombre sur son torse, se balada dans la maison en sifflant. « Et ben, tu te prives de rien. » Dit-il seul dans cette maison. Il fallait croire que son métier payait bien. Seth n’avait plus qu’à attendre que ce très cher Thot rentre. Au bout de quelques heures, le dieu du désert vit les phares d’une voiture, les choses sérieuses allaient commencer. Le bruit de la porte retentit, il entendit des bruits de pas, des bruits de clef. L’obscurité régnait dans la maison et lentement, Set s’approcha de l’autre dieu. Il ne se montra pas discret et vit la silhouette de l’autre dieu qui parla.

Le dieu du mal n’avait même pas peur et même pas honte d’être ici, de s’y être introduit. « Voyons Thot, je ne te pensais pas si trouillard. » Des milliards d’année séparaient leur dernière rencontre, mais aucun des deux n’avait changé. Set avait passé son temps seul quand les dieux avaient été enfermés, isolé, loin des autres, il aurait presque pu perdre l’esprit. Presque, car finalement il ne l’avait pas perdu. Cela ne l’empêchait pas de ressentir du ressentiment à l’égard de l’autre dieu. Il n’était pas un dieu qui pardonnait facilement. « J’espère que je ne te dérange pas, je voulais juste voir ce que tu devenais en tant que traître, jolie baraque. » Set restait dans le noir, n’ayant aucune crainte des ténèbres car il en faisait partie. Il se demandait comment Thot allait réagir à son intrusion. Ils ne s’étaient pas revus depuis leur libération, il était temps de remettre les points sur les i. Avait-il prévu de se battre ? Non, ce n’était pas un dieu de la guerre, c’était un dieu vicieux. Il préférait la violence des mots pour abattre son adversaire.

La lumière éclaira ses traits, son regard sombre brillait de rage. Il regarda Thot. Des siècles s’étaient écoulées, mais la rage restait la même, sauvage, violente. Il n’avait jamais digéré de perdre son trône. Il avait adoré régner, il s’était senti taillé pour ce rôle même si certains iraient dire qu’il n’était pas un bon dirigeant. D’un côté, obéir des siècles à son frère Osiris avait été un peu la goutte de trop. Set en avait eu assez d’avoir ce rôle, celui du méchant et de voir son frère être le gentil. Il ne pensait pas que la vie soit aussi binaire, gentil, méchant et basta. Bien sûr, les hommes avaient besoin de croire à cette binarité et Set avait été aux côtés de pharaon, comme figure du mal, puis comme simple humain guidant et murmurant des vices. Un sifflement de rage lui échappa quand Thot affirma que le civisme n’était pas son fort. « Voyons Thot, je te pensais plus malin que les autres. Serais-tu comme les autres dieux ? » Dans sa bouche, cela sonnait comme une insulte. Il ne détestait pas vraiment Thot, il lui en voulait, mais c’était normal. C’était un dieu rancunier, colérique. Il avait besoin de ressentir cette colère pour se sentir vivant. Sans, il se sentirait si vide. Moderne, que cela signifiait-il d’être moderne ? Rien aux yeux du dieu du désert. « Nous avons toujours été modernes, en avance sur les mortels. »

Ce n’étaient pas les mortels qui allaient lui apprendre quelque chose, bien au contraire. C’étaient eux qui avaient toujours eu de l’avance, les hommes n’avaient fait que découvrir ce qu’eux, ils connaissaient. On ne ferait jamais croire le contraire à Set. Il détestait autant qu’il aimait les humains. Capable de coucher avec eux, mais ensuite de les tuer. « Que veux-tu, j’ai tendance à imiter les humains. » Un rictus étira ses lèvres. Lui qui avait été exilé du trône, lui qui avait vécu parmi les hommes et qui avait dû apprendre leur habitude pour s’y mêler. Cela avait été sa vie durant des siècles, jusqu’à se faire enfermer, lui aussi. Il en avait appris bien plus auprès des humains qu’auprès des autres netjers qui le repoussaient. Ah ces dieux et leur soif de perfection et de bien, cela en était parfois désolant quand on y pensait. Set ne le prenait pas mal d’être à l’image des pyramides, bon cependant dire qu’il ne s’était pas poli avec l’âge. Il n’appréciait pas, même si c’était vrai. « Je ne vois pas l’intérêt de me calmer avec les années. » Dit-il d’un bref haussement d’épaule. Il appréciait que Thot lui réponde, il adorait la confrontation Set. Ah Osiris, le grand sujet. « Oh, il est mort depuis des siècles. Epargne-moi ta morale, il est mort, c’est ainsi. Ne me dis pas que tu le pleures encore ? »

Il avait été son frère, mais Seth ne l’avait jamais pleuré, pire, il avait été indifférent à sa mort. Il n’avait jamais éprouvé aucun remord de l’avoir tué, c’était ainsi. Pourquoi en faire toute une histoire ? Il n’en voyait pas l’intérêt. Bon, Isis ne partagerait probablement pas son avis, mais il s’en fichait de l’avis des autres. Il avait oublié comment c’était drôle de parler aux autres netjers, tellement divertissant. Oh, il avait parlé récemment à Sekhmet, mais il fallait avouer que ces deux-là se ressemblaient plutôt. Oui, il regrettait les temples d’autrefois lui aussi, mais il n’irait jamais l’avouer. L’ancien monde lui manquait. Découvrir que les humains croyaient aux dieux uniques, monothéistes l’avait profondément déçu. Il n’y avait plus aucune originalité ni amusement. Peut-être que les humains leur referaient des temples un jour. Set aimerait bien après tout. Oh il avait Ellie comme servante, même si c’était bien plus que cela. Il n’irait jamais l’avouer et surtout pas en parler à un autre netjer. « Je veux bien un karkadé, merci. » Il s’était adouci à la mention de cette boisson de leur Egypte natale. Il appréciait l’idée de pouvoir en déguster un verre. Oh, il aimait boire, mais là, il n’avait pas envie d’être soûle. Que venait faire pour finir le dieu du mal ici ? Se divertir, tout simplement et pour l’instant c’était amusant.