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 chasing white rabbits (erebos)

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GOD // legends never die
Jomei Aracelis

Jomei Aracelis
pseudo : nérion
célébrité : aleksandar rusić
crédits : olympia (av). ice and fire (sign). fantasists + me (gifs).
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identité : fils de ses opposés, l'érèbe et la nuit, il est le ciel supérieur, représentant le lieux le plus lumineux, l'infini bleuté, l'air pur respiré par les dieux. l'Éther.

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MessageSujet: chasing white rabbits (erebos)   chasing white rabbits (erebos) EmptyMar 26 Mai - 8:39

chasing white rabbits

One pill makes you larger, and one pill makes you small and the ones that mother gives you don't do anything at all. Go ask Alice, I think she'll know. When logic and proportion have fallen sloppy dead, and the white knight is talking backwards, and the red queen's off with her head, remember what the dormouse said: feed your head. @Dorian Potami


La came la plus forte. L’extrait éthéré le plus concentré. Aither secoue la petite fiole de ce fluide luminescent et l’observe d’un œil avisé, une certaine fierté brillant dans son regard. Un truc de fou, qu’on lui a dit. La nouvelle recette semble faire l’unanimité. Un petit changement dans la formulation, et ce fluide volatile, entre liquide et gazeux, retournera les cerveaux comme encore jamais auparavant. Cette came va cartonner. Le dieu ricane. L’énergie des amphet, le plaisir de l’ecsta, la chaleur du cannabis, l’apaisement de la morphine, la rapidité d’action des poppers. Et parfois, les couleurs chatoyantes de la psilocybine et les voyages étranges de la kétamine. Tout ça dans une petite fiole. On était au moins trente, hier soir. Tout le monde en a pris. La plus grosse orgie de ma vie. On se serait cru chez les Romains. Les effets varient, les sourires s’esquissent, l’extase se propage. Ça se boit à s’en cramer la gorge, ça se sniffe à s’en griller les neurones et à en pleurer des larmes de sang. Jusqu’à flotter comme une plume duveteuse dans une légère brise. Qu’est-ce qu’on est mal, mais qu’est-ce qu’on se sent bien. Je fumais avec Alice et la chenille et j'ai chassé des lapins toute la nuit, au pays des merveilles. Cet éther est la drogue que tout le monde recherche, pour offrir une goutte de lumière à l’océan d’obscurité des existences. Pour alléger les tourments et la paranoïa que diffuse ce soleil rouge. Une once de liberté dans leur prison terrestre. Le poison de son âme se diffuse dans chacune de ces fioles, et voilà qu’il se retrouve avec un concentré encore plus puissant qu’auparavant. Les joies de la chimie et de l’inexplicable essence divine. Tu vas planer comme un albatros. Aither retire le bouchon et hume les premiers effluves qui s’en échappent. Juste pour aguicher ses narines. Divin parfum, qui, malgré cette menue exhalaison, déflagre dans ses sinus et répand la puissance de ses arômes enivrants. « Il faut que je montre ça à mon père- » À qui ? Ton père est mort, Jomei. « À Dorian. Mon avocat. » Putain d’identités humaines.

Il referme la petite boîte en ébène incrusté d’or, contenant les premiers échantillons de cette nouvelle découverte, et la place dans sa mallette en cuir. Le dieu quitte le laboratoire de ses affaires frauduleuses et c’est avec un sourire fier, presque narquois, qu’il se met en route pour retrouver son très cher géniteur. Un regard vers le ciel. Il est couvert d’une mer sombre de nuages, et les lueurs rubescentes du soleil de sang se devinent vers l’horizon. Ces nuages sont inquiétants, noirs de pluie, et obombrent la joie qui a imprégné le dieu quelques instants plus tôt. « Putain de merde. » Le dieu prend un air boudeur. Une seconde plus tard, de grosses gouttes se mettent à tomber du ciel maussade et s’écrasent contre les reliefs droits de son visage. « Je ne sais pas lequel d’entre vous est triste aujourd’hui… Mais il y en a toujours un pour foutre en l’air la journée, pas vrai ? » Zeus, Thor, Ouranos, Nout, Freyr. Et toutes ces entités qui invoquent la pluie. « Vous êtes de vrais enfoirés. Un soleil en sang, ça ne vous suffit pas ? » Comme un enfant à qui on aurait refusé un dessert, il bougonne, les sourcils froncés. « Allez-y, pleuvez-moi dessus, bandes de salauds. Je dirais rien. » Il sert les dents, véritablement agacé par les gouttes d’eau qui viennent tâcher le cuir de ses chaussures et froisser le tissu de son veston et de son pantalon, qui valent une vraie petite fortune et qui sont fraîchement repassés, qui plus est. Une colère disproportionnée lui saisit la gorge. Il aurait envie que la foudre s’abatte sur le responsable de ce ciel meurtri. Ou un innocent. Quelqu’un, merde. Qu’une météorite s’abatte sur cette ville. Que tout le monde crève, y compris ces foutus divinités célestes qui ramènent leur pluie tous les jours. Aither soupire et tente de se ressaisir. Non sans peine. À la place d’apporter un ciel diluvien, il ferme les yeux et tente de chasser les nuages. Mais même ce simple acte lui fait bourdonner les oreilles. Tout ce qu’il réussit à accomplir, c’est faire en sorte que le ciel retienne péniblement ses larmes. Les nuages blêmissent avec peine et seuls quelques rayons rougeoyants parviennent à se frayer un chemin à travers leur brouillard diaphane. Ça aura au moins le mérite d’être discret. La fin d’une courte averse, peut-être. S’il ne peut avoir le soleil, Aither ne va tout de même pas laisser la pluie ruiner la fin de sa journée.

Ainsi c’est les pieds et la tête au sec, mais la tête embrumée par une irritation infondée, qu’il continue son chemin, jusqu’à parvenir à la demeure luxueuse d’Erebos. Pas besoin d’un double des clés ou d’un code d’entrée, quand on est un dieu céleste. Il suffit d’une fenêtre entrouverte pour s’immiscer aussi facilement qu’un courant d’air entre les murs et l’intimité d’une vie. « Père ? » Seul un écho sourd répond à sa voix. Dommage. Ce n’est pas aujourd’hui qu’Aither aura la fierté d’interrompre par surprise les danses du paternel. Il s’avance dans la cuisine, dépose sa mallette sur le plan de travail avant d’en sortir la boite d’ébène. Puis il s’aventure vers le bar pour servir deux verres de ce qui semble être un whisky tout à fait luxueux, avant d’aller se poster devant cette grande fenêtre, à travers laquelle son regard s’échappe et s’accroche aux fragments du soleil qui se noient dans l’océan de nuages, bientôt complètement absorbés par l’horizon. Quelques lueurs à la fois sinistres et chaleureuses, qui tiraillent le cœur du dieu céleste, tantôt préoccupé, tantôt rassuré. Un dégradé rubescent déchirant l’étendue de grisailles, bientôt englouti par les ténèbres de la nuit. Un combat, ou une simple rencontre, entre la lumière et l’obscurité.

Ses bras se croisent contre son torse, lorsqu’il perçoit l’arrivée du propriétaire des lieux. « Je n’ai jamais vraiment su détester les couchers de soleil. Je n’ai jamais aimé l’obscurité qui s’ensuit… et ce soleil rouge m’inquiète, mais je dois bien admettre que c’est terriblement satisfaisant à regarder. Même si la vue d’ici n’est pas la meilleure. » Il se retourne et sur ses lèvres s’esquisse l’ombre d’un sourire fade mais qui se veut chaleureux. « Père. » Cette éternelle distance dans leurs salutations. « Je t’ai apporté un cadeau. », fait-il, pointant du regard la boîte qu’il a déposée sur le plan de travail, avant de déguster une nouvelle gorgée du breuvage ambré. « Le soleil ne t’a pas fait céder à ses étranges pulsions… Ravi de te voir en un seul morceau. » Il éprouve toujours un certain plaisir à rendre visite à l’un de ses parents. Si, au fond de lui, Aither souhaite être plus avenant, il ne sait vraiment comme s’y prendre. Les démonstrations d’affections n’ont jamais été le point fort de la famille, et quand elles voient le jour, elles sont tout ce qu’il y a de plus bancales.  


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Dorian Potami

Dorian Potami
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MessageSujet: Re: chasing white rabbits (erebos)   chasing white rabbits (erebos) EmptyJeu 28 Mai - 12:20


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Même les yeux fermés, un halo cramoisi demeurait sur l'écran de ses paupières closes. Persistance rétinienne d'un astre de feu s'étant élevé dans le ciel au cours des semaines passées. Allongé sur son lit, le dieu des ténèbres avait tiré les rideaux de sa chambre à coucher, pour occulter les agressions lumineuses émanant de la ville éveillée. L'obscurité peinait à grandir dans la pièce. L'aura du soleil couchant transperçait les fibres des rideaux pourtant opaques et épais. Chaque parcelle de lumière venait agresser l’œil d'Erebos, comme une goutte d'huile chaude sautant du feu. Il avait beau étirer les paupières, couvrir ses orifices oculaires d'un drap ou de la paume de sa main, l'image incandescente de cette lumière persistait. Elle attaquait son nerf optique et irradiait l'intérieur de son crâne, causant un vif élancement qu'aucun calmant n'arrivait à soulager. Ces épisodes migraineux étaient devenus péniblement récurrents ces derniers jours. A croire que l'intensité du soleil s'était accrue. La douleur qu'il ressentait aujourd’hui était particulièrement violente. Elle avait bien failli lui faire perdre pieds en pleine audience. Un flash lumineux était venu zébrer son champ de vision, lui annihilant les sens pour plusieurs secondes. L'espace d'un instant, il avait perdu la vue et un horrible bourdonnement avait tourmenté ses oreilles. L'avocat s'était accroché de toutes ses forces à la barre, au point de s'en faire blanchir les phalanges, le temps que le malaise passe. Lorsqu'il avait rouvert ses paupières papillonnantes, l'assistance l'avait dévisagé avec inquiétude. Faire preuve de faiblesse en public, même devant de simples humains ne lui était pas familier, ni agréable. Les narines gonflées, Erebos avait repris sa plaidoirie en toute confiance, comme si rien s'était passé. Ne rien laisser paraître était important, même quand Zeus avait élu domicile dans votre cerveau. L'audience terminée, il avait pris congés auprès des membres du Sénat et s'était rapidement retiré dans son appartement, pour s'isoler de l'agitation du monde extérieur.

Malheureusement pour le dieu des ténèbres, le tempête saccageant sa tête et son corps tout entier ne s'atténuait pas. Elle remuait ses entrailles et foudroyait sa sphère osseuse. Erebos savait que ce supplice ne prendrait fin qu'au coucher du soleil, lorsque l'astre aurait disparu derrière la face de la lune. En attendant l'ascension de cette dernière, le mal testait sa patience. Le temps s'étirait autant que ses veines. Il avait envie de hurler à la mort, tant la douleur était assaillante. Mais son orgueil divin le poussait à planter ses incisives dans la chair de ses lèvres ou celle de son avant-bras. Maudit soit le divin ou l'humain responsable de ce dérèglement solaire. Il affectait tout un chacun de la pire des façons. Les esprits étaient échauffés. Les humains étaient devenus paranoïaques et les êtres supérieurs voyaient leurs capacités annihilées. Ainsi, la balance retrouvait de l'équilibre, au grand désavantage des divinités. Sans pouvoirs, les dieux perdaient de leur puissance et de leur force. Face à une marée humaine, même le plus grand des olympiens pourrait se retrouver sans défense. Erebos espérait que les choses rentrent dans l'ordre rapidement. Tous ces changements avaient installé une atmosphère pesante à New Haven. Souvent, l'avocat se sentait observer, épier. Il était habitué à faire profil bas lorsque le vent tournait, mais la situation actuelle était tout autre. Il n'avait plus l'avantage de ces capacités cosmiques sur les humains. A cause de ce soleil écarlate, Erebos était devenu vulnérable. Ce qui lui était inconcevable.

Au loin, la lumière céleste léchait lentement l'horizon et avec ce déclin, le dieu des ténèbres commençait à se sentir mieux. Une averse clémente était venue ombrager la lumière aveuglante. L'obscurité participait à relâcher la tension dans ses muscles et peu à peu, voir lui redevenait supportable. Bientôt, le dieu pût se remettre sur ses pieds sans tourner de l’œil. Il balaya les rideaux de sa chambre d'un geste mécanique et s'en alla ouvrir les bais vitrées de la terrasse pour laisser rentrer l'air frais de la soirée. Sa chemise était trempée de sueur, il alla la retirer dans la salle de bain, où il se détendit sous une pluie d'eau tiède. En sortant de la douche, il sentit un courant d'air caresser les poils humides de sa peau. Quelques secondes plus tard, la voix de son fils lui parvient aux oreilles. Aither. Erebos répondit par un grognement sonore à son appel. Voilà une visite surprise dont il se serait probablement passée. Le dieu des ténèbres n'avait jamais été proche de sa progéniture. Il les voyait comme des connaissances d'un passé lointain, non le fruit de son union cosmique avec Nyx. « C'est pour nous insulter ta mère et moi que tu es venu ? » questionna-t-il le ton tranchant, alors que son fils venait d'exprimer sa révulsion pour le manteau nocturne. Vêtu d'un pantalon de toile léger obscur et d'un Marcel blanc, le paternel venait d'entrer dans le salon où sa descendance s'était déjà confortablement installée. « Aither » salua Erebos, d'un ton solennel. Il lui adressa un signe de la tête, avant de glisser son regard vers l'objet déposé sur le plan de travail. C'était une boite en bois bistre finement ouvragée. Le dieu savait ce qu'elle contenait et l'idée de pouvoir calmer ses affres avec son contenu, lui fît étirer un léger sourire satisfait. « Son effet n'en est pas moins...intense » fit-il remarquer en venant se masser le haut du visage. Ses tempes vibraient toujours sous l'effet du soleil rouge. Heureusement, une solution s'offrait peut-être à lui. En y réfléchissant une seconde fois, la visite de son fils n'était certainement pas aussi malvenue que cela. « Les humains sont devenus incontrôlables, ces derniers temps. Imprévisibles... » avoua Erebos en se rappelant avec angoisse l'épisode du centre commerciale. Cette nuit-là, il s'était senti pris au piège. Ces pouvoirs l'avaient abandonné. La fin aurait pu être plus grave qu'elle ne l'avait été. Qu'en serait-il la prochaine fois ? « Qu'est-ce tu m'apportes ? Les affaires tournent bien ? » demanda-t-il, en posant ses doigts sur la boite ébène, qu'il ouvrit avec grande précaution.


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MessageSujet: Re: chasing white rabbits (erebos)   chasing white rabbits (erebos) EmptyLun 27 Juil - 17:04

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Il scrute la chute omineuse du soleil, inspire profondément, expire lentement. Un léger courant d’air vient faire danser une mèche rebelle et rafraîchir sa peau. Il sent la chaleur monter en lui ; rien d’une agréable ardeur, mais plutôt une fièvre incapacitante qui enchaîne ses pensées. Les rouages de son esprit commencent à grincer, crissement terrible qu’il étouffe en s’enfilant une généreuse gorgée du liquide ambré qui lui abrase doucement la gorge. L’Érèbe apparaît devant lui, le teint hâve, comme un présage funeste. Sa joie réprimée par le ton acéré de son père. Un moment d’exaltation venant de la personnification des ténèbres l’aurait étonné, après tout. Qu’est-il venu faire ici, déjà ? « Vous insulter ? » Aither hausse les sourcils. « Tu sais bien que je vous aime. » Sincérité cachée derrière sa légendaire taquinerie. Une ombre espiègle passe sur ses traits et brise, l’espace d’un instant, la glace de sa peau de marbre. Erebos et Nyx ont donné naissance à leur contraire. Le dieu céleste est ainsi plus confortable sous les rayons du soleil, qu’il soit rouge ou non, que dans l’obscurité de la nuit. Ces différences, au-delà de créer cette distance avec laquelle la famille a toujours évolué, le fait sourire.

Aither détaille le faciès de son père qui semble se décomposer sous ses yeux. Les traits creusés par une souffrance constante, le regard éreinté et noirci par une faiblesse généralisée, un poids incompréhensible sur les épaules. « T’as une sale tête. », lui lance-t-il. Au-delà de cette pique gratuite, une lueur d’inquiétude bien dissimulée scintille dans son regard. « La nuit devrait alléger tes maux. ». Il tente de le rassurer. Ou de se rassurer, peu importe. Les rayons écarlates et menaçants du soleil sèment le trouble à New Haven, et visiblement dans la tête d’Erebos. Lorsqu’il aura disparu derrière l’horizon et que le voile dressé par la nuit obombrera la ville, Aither y sera à son tour plus sensible. Les idées alourdies et les pensées affaiblies par une magie brumeuse. L’envie presque irrépressible de briser leur nuque entre ses mains. Une douleur viscérale, un parasite insidieux qui se remue et retourne les entrailles. Heureusement, il a apporté avec lui un remède miraculeux, un concentré d’apaisement et d’élévation. « Et ce que je t’ai apporté devrait t’aider à dénouer ta tête… »

Erebos lui confie ce qu’il ressent pour les humains. Incontrôlables, imprévisible, dit-il. « Qu’ont-ils bien pu te faire, ces mortels ? » Aither ne s’est jamais défait de l’habitude de parler d’eux comme s’il n’avait jamais vécu parmi eux, alors qu’il a pratiquement élu domicile à New Haven depuis cinquante années. Et avec ces lueurs cinabrines qui déchirent le ciel, il est toujours surpris de les voir se porter si bien. Si un soleil rouge affaiblit aussi intensément les dieux, il se serait attendu à ces que les mortels se désintègrent sur place… Au lieu de cela, ils ne semblent subir guère que la même influence néfaste que les immortels. « Je crois bien qu’ils ne sont pas les seuls à être devenus imprévisibles… » Aither pince les lèvres. Les dieux eux aussi ont la mine d’être sur le point de commettre une erreur. « La situation aura peut-être au moins le mérite de nous offrir quelque chose de croustillant. » Des conflits, du bordel, du sang et l’ichor des autres panthéons. Le dieu céleste a l’impression que tout peut exploser d’une minute à l’autre. La paix douteuse établie entre les dieux est plus fragile que jamais. Ils sont au bord d’un gouffre friable, et il suffit qu’une divinité fasse un pas en avant pour que tous dégringolent, et les conflits reprendraient dans toute leur splendeur. Voilà une idée qui le fait languir. Languir au point de se demander s’il ne pourrait pas être celui à l’origine d’un tel déclin. Les rayons sanguins du soleil commencent définitivement à lui brouiller les idées…

Aither s’approche de son père, qui s’intéresse soudainement à la boîte d’ébène et d’or. « S’il y a au moins une chose positive dans tout cela, c’est que les gens courent se réfugier dans la moindre échappatoire qu’ils trouvent… dont l’éther. Pour le reste, je n’ai pas à m’inquiéter. Aussi, je doute que mes collaborateurs pâtissent de la situation. Les affaires tournent donc plutôt bien, oui. » Il hausse les épaules, un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres. Les affaires ne sont que le cadet de ses soucis, quand le ciel, son domaine, est à l’agonie. « Et toi, les gros clients défilent ? Ce soleil doit t’apporter bien de la vermine à défendre. » Aither est encore loin de se figurer qu’Erebos s’est lui aussi associé à la Main Noire, récemment. La famille se met à nager dans les eaux troubles de la villes, et cela ne déplairait probablement pas au dieu céleste.

Erebos prend la boîte entre ses mains et l’ouvre lentement. Aither scrute sa réaction, mais l’apparence de ce qui s’offre à lui n’est que bien pauvre en surprise. De simples fioles d’éther, comme il a pu en voir probablement des centaines. « Je l’ai amélioré. », explique-t-il sans beaucoup de clarté. « Je ne l’ai pas encore testé moi-même, et cette formule n’est pas encore sur le marché. Je t’apporte les prototypes finaux. » Quel privilège. « Tous les cobayes semblent avoir passé un excellent moment. Soirée explosive assurée ! », fait-il, l’air satisfait, sans réellement se préoccuper des potentiels danger que la drogue pourrait avoir. Il est un dieu, après tout, que pourrait-il bien lui arriver ? Aither se permet de tirer une fiole de la boîte d’ébène et révèle l’éclat froid du liquide luminescent. L’éther standard n’émet qu’une lueur bien plus faible comparée à la brillance de cette nouvelle recette. « Une merveille. » Les pupilles du dieu céleste s’assombrissent en admirant son travail. Puis son regard se pose à nouveau sur son créateur.

« Ta face de déterré me confirme que tu en as besoin. » Il fait sauter le bouchon de la fiole et verse quelques gouttes dans le verre d’Erebos sans lui poser de questions, puis en verse équitablement dans le sien, avant de refermer soigneusement le récipient en verre afin que le fluide très volatile ne s’échappe pas. « Je vais en avoir besoin aussi. » Alors que le soleil disparaît derrière l’horizon, la pression augmente dans la tête du Ciel. Il n’est plus visible, et pourtant c’est à ce moment-là qu’Aither ressent le plus ses forces absorbées par l’astre sanguinolent. Il prend une grande inspiration, comme si l’air qui s’engouffre dans ses poumons lui apportaient un quelconque soulagement. Puis il penche la tête et considère son père, levant son verre pour trinquer. « Oublions ce foutu soleil pour la nuit, maintenant qu’il a disparu. » Lentement, les ténèbres chassent la lumière diurne et un frisson parcourt l’échine d’Aither, frisson qu’il tente d’étouffer en vidant son verre d’un trait.

« Rassure-moi, Père, tu n’attends pas de visite, ce soir, n’est-ce pas ? », s’enquiert-il les yeux soudainement plus ouverts qu’à l’accoutumée. Comme s’il en avait quelque chose à faire. Éther est bien parti pour retourner le loft de son père sens dessus dessous, et il a la politesse de faire remarquer que certains visiteurs pourraient ne pas aimer ce qu’ils verraient en entrant dans l’appartement. Même si la dose ingurgitée pour l’instant ne risque pas de le faire planer très haut – quoiqu’il n’ait jamais testé la nouvelle recette –, il est bien déterminé à lénifier ses souffrances et celles de son père.


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MessageSujet: Re: chasing white rabbits (erebos)   chasing white rabbits (erebos) EmptySam 8 Aoû - 14:18


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La remarque de son fils lui arracha un soupir d'exaspération. Pas de sentimentalisme entre les ténèbres et sa progéniture. L'amour ne faisait pas partie des valeurs qu'il leur avait transmis. Encore aurait-il fallu qu'il les élève pour leur avoir réellement transmis quelque chose. Erebos, maître des ténèbres n'avait brillé – si l'on peut s'exprimer ainsi à son sujet – uniquement par son absence. Une fois Aither, Héméra, Charon et les autres créés, le dieu s'était désintéressé de leur existence, pour s'installer aux Enfers nouvellement apparues. Nyx, elle, avait engendrés d'autres descendants auxquels il n'avait fourni aucune particule atomique, ni aucune estime. Les enfants de la nuit n'étaient que des dieux parmi tant d'autres dans le panthéon hellénique. Leur affiliation à Nyx ne suscitait point d'intérêt ou de fierté chez Erebos. Égoïste et solitaire, ils suivaient ses instincts plutôt que son cœur. « Aussi aimable que ta mère » siffla-t-il entre ses dents, alors que son fils venait de lui servir la même remarque que la figure maternelle, quelques jours auparavant. Pour sûr, la franchise était un trait de famille chez les primordiaux. Pour que l'un et l'autre lui fassent la réflexion, sa faiblesse devait être évidente. Ce qui n'était pas une bonne nouvelle pour une divinité. Les dieux ne connaissaient point la faiblesse. Du moins, c'est ce que l'orgueil d'Erebos lui soufflait à longueur de temps. Dans les faits, c'était tout autre chose. Le dieu craignait sa propre faiblesse. A l'heure actuelle, il ne faisait pas bon être une divinité à New Haven et encore moins une divinité dénuée de ses capacités divines. Il devenait une cible parfaite. Non plus le prédateur, mais la proie.

C'est ce qu'il avait ressenti, la nuit où l'astre s'était empourpré. Sans pouvoir, sans pouvoir défense. Fragile agneau au milieu des loups. « Ils ont bien failli me tuer » lâcha les ténèbres, le ton bien trop détaché pour une telle révélation. L'épisode du centre commercial lui donnait encore des sueurs froides. Jamais il ne s'était senti autant vulnérable face à un adversaire (des adversaires, d'ailleurs). « Je me suis retrouvé au milieu des échauffourées la nuit où le ciel a changé de couleur. Quand l'armée est arrivée, les soldats nous ont forcé à nous retrancher dans un centre commercial. Je pensais pouvoir m'en échapper, mais je n'ai pas pu » dit-il avec amertume et irritation. Ses pouvoirs l'avaient abandonné. Impossible d'invoquer les ombres pour voyager à travers elles. Les issues avaient été bloquées par l'armée. Impossible de sortir du bâtiment. Mêlé à la foule des acculés, il s'était retrouvé pris au piège, contraint de guetter le comportement des soldats. « Ce soleil nous affecte plus que les humains. Cela doit cesser ou alors, c'est nous qui perdront le contrôle » affirma le père, l'esprit lucide sur les événements. La balance avait toujours penché en leur faveur. Hormis pendant la Purge, ils avaient toujours régné en maître sur les humains, galvanisés par leur nature d'immortels. Si cela venait à changer, ils auraient beaucoup de soucis à se faire.

« Je n'emploie pas le terme de "vermine" pour définir mes clients. Tout individu a droit à ce que les mortels appellent "la présomption d'innocence". Et il est de mon devoir de prouver celle des gens que je défends, qu'elle soit réelle ou non » expliqua Erebos, un large sourire mesquin barrant son visage. Il aimait prendre les humains à leur propre jeu. Utiliser leurs lois et leur système judiciaire pour leur nuire était particulièrement pervers. Au Sénat, il était à la fois décrié et respecté. Certains le méprisaient, d'autres s'inclinaient devant sa détermination à toute épreuve. Dorian Potami était connu pour son acharnement, son travail exemplaire. Quand tout semblait perdu, il citait l’alinéa d'un alinéa ou plaidait le vice de procédure pour favoriser son client (quitte à en créer un par des biais plus ou moins légaux). A la barre, il s'illustrait également en négociateur, même lorsqu'il perdait un procès, il s'arrangeait pour que son client s'en tire avec une peine allégée.

Soucieux de contenter son paternel, Aither abandonna un instant les sarcasmes pour présenter avec détail et passion l'aboutissement de sa nouvelle formule qu'il assurait éruptives pour les sens. La simple vue du liquide luminescent procura au dieu des ténèbres un sentiment d'apaisement. Il savait que les violents céphalés allaient se taire en quelques minutes grâce au produit de son fils. La drogue était une chose qu'il avait découvert dans le monde des humains. Les dieux possédaient diverses plantes aux effets euphorisantes, mais les choses qu'il expérimentait grâce aux stupéfiants mortels n'avaient pas d'égal. Et c'était d'autant plus jouissif, qu'il ne risquait jamais l'overdose. « Sers-moi » ordonna le dieu en relevant vers Aither des yeux remplis de ténèbres. Sa rétine venait de se recouvrir d'un voile opaque. Avertissement subtil du paternel à sa progéniture trop confiante. Une remarque de plus sur son état physique et les ténèbres se propageraient autour du ciel supérieur. Erebos n'était pas d'humeur taquine, loin de là. « Espérons qu'à notre réveil, il ne sera plus là » se réjouit-il en trinquant avec Aither. Le poison glissa dans sa trachée comme une coulée de lave léchant les flans d'un volcan. Une chaleur singulière l'envahit alors, intense et exaltante. « D'ailleurs, comment ta sœur réagit-elle à sa présence ? Est-elle aussi affectée que nous ? » demanda le dieu, au regard redevenu naturel. Voilà des années qu'il n'avait vu Héméra. Son âme solaire l’éloignait de ses aïeuls, mais pas de sa fratrie. De tous, elle était certainement celle qui devait être la plus toucher par ses changements astraux.

Nouvelle intervention. Nouvelle remarque. Cette fois-ci, le dieu des ténèbres opta pour le sarcasme. « Tu veux dire à part celle d'une progéniture parasite accro aux stupéfiants ? Je t'aurais déjà mis dehors si c'était le cas. Enfin, c'est plutôt elle qui t'aurait mis dehors » songea Erebos, un petit sourire en coin. Il est certain que si Artémis avait décidé de lui rendre visite ce soir, elle aurait bouté Aither hors de l'appartement de son amant, d'un grand coup de pied au derrière (ou d'une flèche). Un spectacle qui n'aurait pas déplu au dieu, à y réfléchir. « Puisque tu es là, que dirais-tu d'ajouter une dose sucrée à ton mélange ? » proposa Erebos avec malice, alors qu'il se dirigeait vers l'un des tableaux exposés dans son salon. Il souleva celui-ci pour y dévoiler la porte d'un coffre-fort encastré dans le mur. Le dieu des ténèbres apposa sa main contre la surface lisse de la porte et un faisceau scanna son empreinte palmaire pour en déverrouiller le coffre. Une fois fait, Erebos entrebâilla la porte pour éviter que son fils ne laisse ses yeux curieux inspecter le contenu. Il en sortit rapidement une pyxide en céramique aux motifs lugubres. « Tout droit rapportée des Enfers » dit-il avec fierté, en présentant bien haut l'objet à Aither. Puis, il souleva le couvercle peint pour lui montrer l'intérieur. C'était de l'ambroisie. De la vraie. La nourriture des dieux helléniques. Moteur de leur puissance et source de leur immortalité. Dix fois plus sucrées que le miel, d'une couleur aussi ambrée que son nom et à la consistance proche de la gelée royale. C'était une substance rare et précieuse, qui n'existait pas dans le domaine des hommes. Erebos en avait rapporté (volé) lors de son dernier voyage aux Enfers et la gardait jalousement dans son coffre, à l'abri des regards.


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Jomei Aracelis

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MessageSujet: Re: chasing white rabbits (erebos)   chasing white rabbits (erebos) EmptySam 19 Sep - 5:49

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One pill makes you larger, and one pill makes you small and the ones that mother gives you don't do anything at all. Go ask Alice, I think she'll know. When logic and proportion have fallen sloppy dead, and the white knight is talking backwards, and the red queen's off with her head, remember what the dormouse said: feed your head. @Dorian Potami


« Si j’avais été là… » Ses poings se serrent. Il n’a jamais été proche d’Erebos, mais l’idée qu’il puisse arriver quoi que ce soit à son père lui fait serrer la mâchoire. Il cherche les mots pour exprimer sa colère. Sa rage. L’astre sanguinolent aggrave sa frustration et le fait voir rouge, mais il se rend bien vite compte que la suite de sa phrase n’aurait aucun sens. Si Erebos n’avait rien pu faire, qu’aurait-il pu faire de plus ? Céder à ses impulsions irréfléchies et démolir leurs horribles faciès ? Et se faire assassiner à son tour ? Si Aither avait été là, ils seraient très certainement tous morts par sa faute… « Je suis d’accord, il faut que cela cesse. Mais que peut-on faire, vraiment ? » Le dieu céleste soupire, jetant un dernier coup d’œil vers l’horizon. « Aucun de mes pouvoirs ne parvient à influencer ce maudit soleil… et je crains que ceux d’aucun dieu, ni même ceux d’Hélios, ne puisse faire quoi que ce soit. » La déception se lit dans le vert olive de ses yeux, lui qui se croit si puissant et si important. Son inutilité lui ronge l’égo, et elle fait mal. Caché derrière son arrogance et la malice de ses remarques, il tremble, il craint pour sa sécurité et celle de ses proches. Il ne s’est jamais senti aussi faible, aussi troublé, et, jusqu’à présent, n’a jamais pris la menace humaine au sérieux. Mais petit à petit, il prend conscience de son erreur et des dangers qui l’entourent.

Avec le soleil englouti par l’obscurité de l’horizon, son humeur s’ombrage lentement. Les méninges sifflent et grincent, aussi ferment-il les yeux un instant en se pinçant l’arête du nez, comme si ce geste pouvait l’aider à dissiper la brume qui lentement s’immisce dans son crâne. Ses lèvres esquissent toutefois un sourire lorsque le paternel le reprend sur le terme qu’il a employé pour définir ses clients. Erebos est doué. « Je ne saurais dire si tu es une vermine comme eux ou si tu es talentueux. Dans les deux cas, tes actes sont tout à fait louables. » Il répond au sourire de son père, sourire qui s’émerveille lorsqu’il lui expose son innovation éthérée, tout en ne se privant pas de lancer toujours davantage de taquineries malvenues. Il le lit sur le visage du paternel : Aither commence à violenter les limites de la patience d’Erebos. Il semble au dieu céleste que la patience des ténèbres, avec ses progénitures, a toujours été bien avare, et ce maudit soleil ne caresse assurément pas son flegme. Il joue un jeu dangereux, mais bientôt, l’espère-t-il, l’éther calmera l’atmosphère tendue que la simple présence de la progéniture a créé dans ce loft. Le regard de l’érèbe se creuse, s’assombrit et se fait avide. Un ordre siffle entre ses lèvres et surprend le fils. Il en veut plus, et pour une fois, Aither se tait et s’exécute, versant davantage du divin liquide dans le verre de son père, versant finalement le reste du contenu dans son propre verre. N’y allons pas par quatre chemins. Sinon la nuit serait trop longue et trop douloureuse.

Son expression se raidit immédiatement, à la seule mention de sa sœur, Héméra. Un courant d’air glacial s’engouffre dans son échine et raidit tous ses muscles. La température alentour, l’espace d’un instant, chute drastiquement. « Je crains pour elle. Elle n’est pas à New Haven, je ne l’ai trouvée nulle part. Elle a dû se réfugier à Sanctum, elle s’est toujours sentie mieux là-bas. Je vais partir la retrouver. Tu sais comment elle est, elle préfère la fuite plutôt que demander de l’aide lorsqu’elle va mal. » Le comportement d’un animal blessé. Elle se retire dans un endroit confortable pour agoniser seule, en paix, à l’abri des regards de tous, ne supportant pas que son image, que son aura si lumineuse puisse être ternie aux yeux des autres. « J’en profiterai pour rendre visite à Nyx, m’assurer qu’il ne lui arrive rien de grave. L’as-tu vue, récemment ? » Voilà quelques temps qu’Aither n’a pas croisé sa figure maternelle, également… « Peut-être resterai-je là-bas un certain temps… le temps que le ciel se calme. Non que Sanctum soit véritablement plus sûre, mais je préfère les savoir auprès de moi. » Au cas où il arriverait quelque chose. À nouveau, l’idée qu’il puisse arriver malheur à sa famille flétrit chaque pulsion de vie dans sa chair. « Je sais que tu ne portes pas Sanctum dans ton cœur. Moi non plus, à vrai dire. Mais tu peux m’accompagner, si tu le souhaites. » Une proposition lancée gratuitement, Aither ne s’attend pas à recevoir une réponse. Mais malgré l’agacement perceptible dans les yeux des ténèbres, il serait heureux que son père décide de le suivre.

Une énième remarque, une énième taquinerie mal placée qui échauffe cette fois-ci le paternel et le fait répliquer. Le ciel avait touché une corde sensible. Ses ébats avec la déesse n’est un secret pour personne, probablement. Le sarcasme échauffé de l’érèbe lui arrache un sourire, qui miroite celui de son père. La chasseresse l’aurait très probablement fait voltiger pour le chasser de l’appartement. L’image est amusante. « Tu as raison. », lui accorde-t-il, pris d’un rire presque enfantin qu’il tente d’étouffer en vidant son verre d’une traite. Erebos lui propose alors de pimenter son mélange. Ou plutôt de l’adoucir en y ajoutant une saveur sucrée. Aither plisse les yeux, intéressé. Il le regarde s’en aller quérir un précieux petit coffret avec toute la minutie et la discrétion qu’on lui connaît. « Que caches-tu, dans ce coffre ? Un cadavre ? » La niaiserie d’un sourire peinte sur son faciès. Les premiers effets de l’éther se font ressentir. Déjà, son humeur semble reprendre son envol, et peu à peu, la brume nocturne dans son crâne semble s’alléger et bientôt ses affres se lénifieront. La boîte que ramène le dieu obscur capte son attention, si bien que son souffle se coupe lorsque, tout fier, le père soulève le couvercle et révèle à son fils le contenu de cet intrigant objet. « De l’ambroisie. » Le regard du ciel s’illumine, alors qu’il ne s’est pas encore posé sur cette merveille. L’odeur, il la reconnaîtrait entre mille, quoiqu’il ne sache la caractériser avec les mots des langues humaines. « Voilà bien longtemps que je n’y ai pas goûté. » Il ne saurait dire à quand remonte la dernière fois qu’il a senti pareils effluves, goûté pareilles saveurs. Lors de la purge, certainement. « Tu es plein de ressources, Père. Je devrais t’engager pour m’aider à parfaire mon mélange. Ton idée va nous ramener droit dans les profondeurs du Chaos. » Un voyage intérieur qui promet d'être intense ou agréable. Satisfait de l’idée de son créateur, surpris qu’il choisisse ce moment-là pour sortir une telle rareté dans le monde humain, Aither aligne les verres vides, puis approche la bouteille de whisky ainsi que deux nouvelles fioles d’éther. Voilà tout le luxe dont il pouvait avoir besoin. La quintessence, la substance éthérée, a traversé les siècles et s’est vue à l’aube de nombreux mystères. Tantôt substance de la lumière, tantôt de l’espace, le cinquième élément est là pour expliquer ce qu’il n’est pas donné de comprendre. Et à nouveau, elle évolue. Appelons cela la sextessence, l’œuvre des ténèbres et de la lumière. « À toi l’honneur, ἀπφύς. » Mot d’affection ancien, peut-être malvenu. Papa. Grâce à l’éther, le dieu céleste retrouve quelques bribes de cette personne chaleureuse et bienveillante qu’il était autrefois. Son expression s’est détendue et les pics au sein de sa tête se sont arrondis et il peut contenir son envie irrépressible de les lancer contre le paternel.

« Penses-tu qu’il est risqué de retourner à Sanctum ? Les Enfers ou l’Olympe sont probablement des lieux plus sûrs. Peut-être vaudrait-il mieux retourner là-bas, plutôt qu’à Sanctum. » Aither soupire. Il peine à savoir ce qu’il est bien de faire, et ce qu’il le précipiterait vers le fond. Il est au bord d’un gouffre. Ils le sont tous. Il ne reste plus qu’à ne pas faire bêtement un pas en avant en pensant se sauver. « Peut-être suis-je trop faible, trop naïf. » Il l’est. « Ce qu’il me faut, c’est m’éloigner des humains. Et des autres. Étouffer l’envie de les anéantir, de les écraser, de leur faire payer. Cette envie, je la retiens d’habitude. Pour l’instant. Mais avec ce soleil, je ne suis pas sûr de parvenir à me contenir. En restant à New Haven, j’ai peur de perdre le contrôle et de commettre l’irréparable. Qu’arriverait-il si je tuais un sénateur ? Ou un dieu ? Du gros bordel. » Si ça ne tenait qu’à lui, Aither céderait déjà à son envie. Mais il n’est pas seul… et il n’a absolument aucune idée de ce qui les attend. La mort viendra, mais pas de sa main. Face à Erebos, qui semble toujours avoir cette hargne et des convictions appuyées, il se sent bien petit. « Au moins tu pourras me défendre si je fais une connerie. » Un rire. « Tu comptes rester ici, toi ? »


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MessageSujet: Re: chasing white rabbits (erebos)   chasing white rabbits (erebos) EmptyMar 6 Oct - 5:07


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Les ténèbres furent surpris par la considération d'Aither, qui manifesta le regret de ne pas avoir été à ses côtés dans le centre commercial, le soir de la première lune rouge. Le sentiment de son fils était aussi touchant qu'inutile. Le ciel supérieur ne lui aurait été d'aucun secours. Pire, sa vie céleste et si précieuse aurait été menacée, comme l'avait été la sienne à ce moment-là. Le dieu des ténèbres avait beau être distant avec sa progéniture, il ne voulait en aucun cas qu'ils leur arrivent malheur. Tout d'abord, parce que Nyx ne lui pardonnerait jamais d'avoir laissé l'un de leurs enfants mourir. Ensuite, parce que la vie de toutes divinités chthoniennes (surtout celle de sa descendance) valait plus que n'importe qu'elle autre. Le panthéon entier pleurerait leur perte. « Je vais prendre le compliment » acquiesça Erebos, flatté que son fils reconnaisse ses talents d'avocat perverti. Cette éloge était bien la première de la soirée à son encontre. Suivant ses belles paroles, Aither remplit son verre du dangereux liquide luminescent et pour mettre rapidement fin à la migraine qui martelait l'intérieur de son crâne, le père en réclama davantage. L'éther réchauffa son gosier avant de glisser lentement jusqu'à son estomac. En quelques secondes, les muscles de son corps se relâchèrent. Sa poitrine fût envahie d'une tiédeur apaisante. L'ardeur des rayons du soleil, exempt de lumière. Un doux remède pour les souffrances du vieux père.

Alors qu'Erebos se détendait enfin sous l'effet du poison céleste, il sentit son fils se raidir à la mention d'Héméra. Le jour semblait avoir choisi la fuite en avant quand l'horizon s'était teinté de rouge. Sur ce point, la déesse solaire ressemblait étonnamment à son géniteur. Disparaître de la surface de la terre pour se terrer dans un coin, en attendant de meilleurs jours. Une stratégie bien connue des ténèbres. Trop fière pour demander de l'aide, Erebos avait l'impression que la réflexion de son fils n'était pas seulement formulée à l'intention d'Héméra. Il ne pouvait donner tort à sa fille de vouloir se cacher d'un soleil agressif. Comme le suggérait Aither, ses pouvoirs devaient être totalement annihilés. Malgré sa nature douce, la déesse avait certainement dû ressentir de l'impuissance face au spectacle de l'astre ami devenu ennemi. A l'instar de sa mère Nyx, qui avait dû enrager face à une lune rousse. « Non. Je sais qu'elle n'est plus en ville. Les effets du soleil doivent être aussi dévastateurs sur elle que surmoi, si ce n'est davantage. La connaissant, elle a dû se réfugier quelque part » songea Erebos, en perdant son regard dans le vide de son verre. Il soupçonnait que la déesse de la nuit se soit isolée dans sa villa à Sanctum. C'était son refuge. Contrairement à lui, elle ne s'était pas implantée de façon permanente au sein de la ville humaine. Il aurait pourtant voulu l'avoir à ses côtés, veiller sur elle de plus près, que lors des ses rares passages sur l'île Méditerranéenne. Erebos ne comprenait pas ce qu'elle pouvait tant affectionner là-bas. L'atmosphère était suffocante, constamment humide et chaude. Sans parler de la luminosité aveuglante du soleil accroché à un ciel azur sans nuage. Pour les enfants de la nuit, Sanctum était un paradis sur terre, mais pour Nyx, c'était une terre de souffrance. Alors quand Aither exprima son désir de rejoindre sa mère et sa sœur à Sanctum pour veiller sur elles, Erebos posa sur son fils un regard à la fois curieux et fier. Il ne faisait aucun doute que le ciel supérieur tirait sa tendresse de l'affection maternelle. Néanmoins, les ténèbres ne pouvaient s'empêcher d'éprouver un certain contentement face au comportement protecteur de son fils aîné. La nuit avait toujours veillé sur ses enfants et ceux-ci le lui rendaient bien à présent. « Nous verrons » consentit le dieu, en haussant les sourcils. Non pas que les sorties en famille était son activité favorite. Se rendre à Sanctum avec Aither permettrait surtout de calmer ses inquiétudes.

Whisky, éther, ambroisie. Le ciel supérieur semblait apprécier l'ajout divin proposé par la figure paternelle à son cocktail abrasif. Erebos aimait goûter au danger. Sa relation avec Artémis était d'ailleurs la preuve la plus éclatante de son inconscience face au risque. Mélanger alcool, drogue et nourriture divine ne lui faisait guère peur. Il espérait d'ailleurs pouvoir retrouver des forces grâce à cette association singulière. Le moindre mortel ingurgitant une lampée du contenu actuel de son verre prendrait un aller simple pour le royaume d'Hadès. Fort heureusement, le dieu des ténèbres connaissaient déjà bien les lieux, alors il pouvait se permettre de s'amuser un peu. « À la santé des chthoniens, τέκνον » déclara Erebos, en levant son verre face à celui qu'il venait d'appeler affectueusement fils. Un simple moment d'égarement favorisé par la prise récente de drogue dure. « Te rapprocher du soleil en rejoignant l'Olympe ne fera qu’aggraver tes souffrances » avertit le père, éminemment lucide et soucieux de l'équilibre mental d'Aither. Rejoindre le domaine des dieux était une mauvaise idée. « Quant aux Enfers...ce n'est pas un lieu fait pour toi » confia-t-il avec sincérité, tout en secouant la tête. Deuxième mauvaise idée. Il fallait aimer vivre dans l'obscurité, dans le froid et parmi les morts. L'absence de lumière solaire le rendrait certainement fou. En bas, l'on ne voyait jamais le ciel, celui-ci était factice. C'était une voûte argentée qui ne brillait qu'à la faveur des âmes mortes rejoignant les Champs-Elysées. Un dôme funéraire, dépourvu de vie. Avalant une nouvelle gorgée de sextessence, Erebos manqua de s'étouffer lorsque son fils mentionna sa faiblesse et sa naïveté. « Tu es un dieu » le coupa-t-il, en lui assénant une sèche tape sur la joue. Sottises. C'était une divinité. Produit de l'union cosmique du dieu des ténèbres et de la nuit personnifiée. Il était tout sauf faible. Le paternel ne voulait pas entendre de tels mots sortirent de la bouche de sa progéniture. Certes, il n'était aussi hargneux que lui. Le ciel supérieur possédait une douceur héritée de sa mère et une personnalité lumineuse qui lui conférait un optimisme candide. Néanmoins, il bénéficiait de pouvoirs phénoménaux, bien supérieurs à certains olympiens sur le plan physique. De plus, son intelligence rare lui était enviée par nombre de dieux, Erebos en premier. « Seuls les humains sont faibles. Même sans tes pouvoirs, tu vaux un milliard d'entre eux » continua le père avec fermeté, tout en pointant un index vers son fils. Son regard dur ne laissait aucune place à l'argumentation. Mieux valait qu'il ne tente pas de le contredire ou il aurait le revers de sa main sur l'autre joue.

« Il le faut » souffla le dieu, en se dirigeant d'un pas nonchalant vers le milieu du salon. En devant Dorian Potami, il avait accepté de se plier au rythme de l'activité humaine et donc, de se rendre au travail tous les matins. Il avait des obligations à New Haven. C'était une personnalité publique. Un avocat de renom. Il ne pouvait guère disparaître du jour au lendemain, à moins de prendre congés ou prétexter une maladie. La place qu'il possédait au Sénat avait été trop difficile à acquérir pour risquer de la perdre en quittant la ville trop longtemps. « Mais il est vrai que je m'inquiète pour Nyx. Comptes-tu partir bientôt ? » demanda-t-il, en se laissant tomber sur la matrice matelassée de son canapé. Son corps était las. Sa migraine s'était finalement évanouie. L'éther commençait à prendre possession de son corps, à modifier sa perception de l'environnement. Il lui semblait que la tiédeur logée à l'intérieur de sa poitrine enveloppait tout son être à présent. Le poids de sa carcasse pensant sur le matelas de coton lui donnait l'impression de s'enfoncer dans des sables mouvants. Les rayons pourpre de la lune devenaient une peinture abstraite se mélangeant à la blancheur du plafond peu éclairé. Plus Erebos clignait des yeux pour ajuster sa vue, plus le tableau devenait trouble. Il s'enfonçait, s'enfonçait petit à petit dans les abîmes de l'éther. Soudain, le dieu des ténèbres disparut du canapé pour réapparaître en un instant sur la terrasse de son appartement. Il ne venait de se téléporter à travers les ombres. Bénie soit la nuit. Bénie soit l'éther. Il retrouvait enfin le contrôle de ses pouvoirs...enfin pas vraiment. Il avait de nouveau accès à ceux-ci, mais la drogue distillée dans son organisme le rendait bigrement instable. Trop heureux de pouvoir à nouveau se sentir divin, les ténèbres exultèrent dans la nuit baignée de sang. Puis subitement, le corps du dieu bascula en arrière, happé par le vide dans son dos. Son corps se courba sur la rambarde, dont il ne sentit même pas le contact froid frôler sa peau. Fendant l'air, Erebos chuta brutalement dans la nuit écarlate, tel un nouvel Icare privé de ses ailes. Il chuta de plusieurs étages, avant de finalement plonger dans les ombres au sein desquelles, il trouva refuge. Le dieu réapparut quelques secondes plus tard dans son appartement, aux côtés de son fils. Celui-ci tirait une tête de six pieds de long. « Je te félicite Aither. Cette nouvelle formule est divine ! » déclara-t-il, en souriant bêtement. Le dieu pouvait à nouveau se téléporter, il se sentait à nouveau puissant.


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