Hate cages all the good things about you ~ Ft. Erebos

Hate cages all the good things about you.

w/@Dorian Potami // Success makes so many people hate you. I wish it wasn't that way. It would be wonderful to enjoy success without seeing envy in the eyes of those around you. (mois, année)

La colère, la rage, l’amertume, l’irritation, l’animosité. Et toute une autre ribambelle de synonymes, pour qualifier ton ressentiment envers ce foutu dieu qui se croyait tout permis. Et tu n’en aurais pas grand-chose à faire, si cela ne concernait pas directement ta sœur adorée. Mais c’était pourtant le cas. Il avait vraiment mal choisi sa cible, celui-ci. Toucher à Artémis était la chose la plus stupide à faire, surtout si l’on souhaitait te garder hors de portée. Mais cette fois, Erebos avait été trop loin à ton gout, et tu comptais bien le lui faire savoir. En essayant de ne pas en venir au meurtre, parce que là, tu aurais de gros ennuis, et tu n’avais pas que ça à faire de subir une crise paternelle, ou même bien pire. Mais, après tout, cela ne dépendrait pas que de toi. Tout le monde sait qu’un Apollon énervé est un Apollon vite déraisonnable, malgré ton attribut. Et que tu es connu pour être un dieu vindicatif. Raisonnable, seulement quand ça t’arrange, en somme.

Certains pouvaient se demander pourquoi tu vouais une haine presque gratuite à ce dieu, qui jusque-là n’avait tout simplement jamais attiré ton attention. Eh bien, d’abord peut-être ta possessivité avec ta sœur. Ce n’était pas la première fois qu’un homme lui faisait la cour. Et ça s’était rarement bien terminé pour eux, soit dit en passant. Et ta jalousie aussi, oui. Tu n’aimais pas qu’on tourne autour d’Artémis, surtout pas quand tu jugeais que la personne n’était pas digne. Cela dit, tu n’avais jusque-là jamais trouvé digne qui que ce soit pour elle, mais ça, c’était une autre histoire. Et puis, au vu de ce que tu venais d’apprendre, c’était loin de jouer en la faveur du dieu des ténèbres. Comment avait-il osé faire subir un tel affront, et une telle peine à ta jumelle ? Ça te mettait hors de toi. Mais au fond, peut-être bien que le problème était plus profond, autre. Difficile à dire, en revanche.

C’était donc furieux que tu te présentais sans prévention préalable devant les appartements d’Erebos, venant tambouriner comme un fou à sa porte. T’espérais bien qu’il serait chez lui, tu n’avais pas envie de jouer à une partie de cache-cache dans toute la ville. Les mains qui venaient ensuite s’agripper fermement à l’encadrement de porte, comme si ça allait t’aider à t’ancrer dans la réalité, et te calmer. Tu tentais de ralentir ta respiration déjà bien trop effrénée, reprendre ton sang-froid. Il te fallait redescendre d’un étage, si tu souhaitais éviter qu’il finisse avec ton poing en plein visage avant même que tu n’aies eu le temps de lui donner une quelconque explication sur ton intrusion chez lui. Mais c’était difficile, et tu faisais des efforts surdivins pour y parvenir, en attendant qu’il daigne ouvrir cette malheureuse porte. «-Erebos ! Ouvre nom de Zeus !» T'écries-tu alors que l'impatience se fait déjà ressentir.

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Artémis était partie. Elle avait quitté son appartement en y laissant derrière elle le chaos digne d'un passage de tornade. Même s'il n'était guère ravi d'avoir à ramasser les divers débris, Erebos s'accommodait aisément de cette destruction matérielle. Au moins, la déesse avait passé ses nerfs sur ses biens plutôt que sur sa personne. Le dieu des ténèbres se demandait si la gifle qu'il lui avait infligé n'y était pas pour quelque chose. Par le passé, ils s'étaient affrontés à de nombreuses reprises. Les coups avaient plu, souvent traîtres et perfides. Mais cette fois-ci, il y avait eu dans son geste quelque chose de plus personnel. Une volonté de la remettre à sa place, plus de lui prouver sa valeur. Il avait voulu la faire taire, tout simplement. Ô Artémis ne s'était pas tue, non. Elle avait déversé sa haine sur lui comme un fléau. Régurgitant toute la couardise et le dégoût qu'il lui inspirait. Sa lâcheté, sa petitesse, son insignifiance. Elle n'avait rien oublié, ni épargné. De ses mots, elle avaient fait des armes. Ce n'était pourtant pas son genre d'utiliser le verbe pour attaquer, mais le résultat avait été tout aussi dévastateur. Elle laissait ainsi le dieu dans une vive confusion. Essayer de comprendre Artémis relevait de l’exploit olympique et même le dieu des dieux ne s'y était jamais risqué.

Alors qu'il rassemblait quelques affaires pour s'exiler aux Enfers, Erebos entendit tambouriner à sa porte. Il sursauta. Depuis plusieurs jours, il était constamment sur le qui-vive. Les humains, les dieux, Artémis... la liste des personnes pouvant chercher à lui nuire s'était considérablement allongée avec les récents événements. Lentement, le dieu des ténèbres abandonna ses préparatifs, pour se diriger vers l'entrée de son appartement. Par sécurité, il s'empara d'une dague sculptée rapportée des Enfers et qu'il gardait soigneusement dans l'un des tiroirs de son bureau. Son œil vînt de coller contre le judas. Erebos découvrit alors les boucles blondes du jumeau de la chasseuse enragée. Le dieu des arts se mit à aboyer de l'autre côté, lui sommant d'ouvrir. Les ténèbres se mirent à jurer intérieurement. Il aurait dû s'en douter. Humiliez l'un des jumeaux de Zeus et le second viendra demander réparation. Qu'allait-il faire ? Il pouvait aisément s'échapper à travers les ombres, mais de cette manière il donnerait raison à la chasseuse, une fois de plus. Finalement, il déposa la dague sur le meuble à côté de lui, avant d'échapper un soupir. « Ce n'est guère poli de jurer sur la tête de son père... » balança Erebos en ouvrant la porte. La suffisance se lisait sur son visage. Apollon n'était pas réellement une divinité qu'il portait dans son cœur. Il était tout le contraire de sa frangine, donc tout ce qu'il détestait. « ...ni de déranger les gens sans motif » ajouta-t-il, toujours autant donneur de leçon. Que voulait-il ? Quel était véritablement le but de sa venue ? Que pensait-il pouvoir faire ou dire ? Erebos savait très bien que ce qu'il avait fait subir à Artémis méritait châtiment et le pire, c'est qu'il l'avait fait délibérément. Mais pour l'instant, les jumeaux de Zeus ne pouvaient pas le comprendre. « Si tu cherches ta sœur, elle n'est pas ici » finit-il par souffler, avant de bouger le panneau de métal dans l'intention de refermer la porte.

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Tu as l’impression qu’entre le moment où tu as frappé à la porte et le moment où celle-ci s’ouvre, il se passe une éternité. Et quand enfin, presque un miracle, elle s’ouvre bel et bien, c’est accompagné d’un accueil des plus chaleureux qui ne t’étonne en rien. «-Ce n'est guère poli de jurer sur la tête de son père...» que le brun accompagne de son air qui ne te donne qu’une envie, le lui faire ravaler. Pourtant un léger rire passe la barrière de tes lèvres, mais celui-ci transpire l’ironie. Tu ne comptes pas te laisser démonter, surmènent pas. «-Et bien, Erebos, merci de te soucier de mon père, je suis certain serait ravi de le savoir.» Faux sourire lisible sur les lippes, alors que les mains sont toujours fermement cramponnées à l’encadrement de la porte. C’est fou comme le simple fait de l’entendre respirer te donnait envie de le gifler. «-...ni de déranger les gens sans motif.» Qu’il ose ajouter. Alors ça, c’était bien la meilleure. Sans motif, disait-il. Il devait sincèrement se payer ta tête, pas vrai ? Mais tentant de te contenir encore, tu gardais cette ironie dans la voie. «-Ohhh vraiment ? Sans motif ? Dis-moi, tu y crois vraiment à ce mensonge ?» Jamais d’ailleurs, tu ne prendrais le temps de faire le déplacement jusqu’au pas de sa porte pour aucune raison valable. Tu n’avais pas ce temps-là à perdre. Tu étais ici, car le motif était on ne peut plus justifié.



Tu vois bien que tu le déranges, il n’est pas le seul que tu déranges à vrai dire. Mais tu étais bien content, de le déranger justement. Et il pense pouvoir rendre ça expéditif, aussi rapide qu’un "bonjour, au revoir" que tu comptes repartir aussi vite que tu es venu. Il se fourvoie royalement dans ce cas. «-Si tu cherches ta sœur, elle n'est pas ici.» Il engage le mouvement pour refermer la porte. Ton pied se glisse dans un premier dans en avant afin de la bloquer, avant d’utiliser ta main pour le même usage. «-Pas si vite. Je sais très bien qu’Artémis n’est pas ici. Elle est passée chez moi. Non, c’est bien toi que je viens voir. Et ce n’est pas très correct de vouloir fermer la porte aux nez à ceux qui viennent rendre visite.» Quitte à donner des leçons, toi aussi. Tu ne comptes nullement repartir tant que tu n’auras pas eu ta petite discussion avec lui. «-Dis-moi, pour qui te prends-tu, au juste ? Tu t’amuses bien, je suppose ? Tu es au courant que ma sœur n’est pas un jouet qu’on prend et qu’on jette à sa guise ? Tu as fait ton caprice, pour qu’elle vive chez toi plutôt que chez moi, et tout ça pour quoi ? La foutre dehors comme une moins que rien ? Mais laisse-moi te dire que c’est toi le moins que rien. Trouve-toi quelqu’un d’autre, mais tu n’as aucun droit de traiter ma sœur de la manière dont tu le fais !» Les morts qui se déferlent comme des vagues puissantes en pleine tempête. La colère qui revient en force à mesure que tu verbalises ta pensée, si bien que ta main libre a attrapé fermement son col. Ceci est un avertissement.

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Le dieu des ténèbres haussa les sourcils devant un tel manque de répartie de la part du jumeau d'Artémis. Il était peut-être le dieu de la poésie, mais il n'était certainement pas le dieu du sarcasme. Bien sûr qu'il feignait ne pas comprendre la raison de sa visite impromptue. Artémis avait dû débarquer chez le blondinet comme une furibonde en lui hurlant dessus toute l'humiliation qu'il lui avait fait subir. Ce n'était pas vraiment une surprise pour Erebos, bien qu'il ignorait un tel élan de chevalerie de la part d'Apollon. « Je ne sais pas...tu as perdu ta lyre, peut-être ? » osa-t-il se moquer, en ne pouvant réprimer un sourire aux coins des lèvres. Pour sûr que ça n'allait pas plaire au dieu des arts. Si d'aventure il l'avait véritablement perdu, l'avocat pourrait toujours lui conseiller d'aller déposer plainte au poste de police le plus proche. « Retire ta main, Apollon » prévint Erebos, lorsque le dieu s'interposa, alors qu'il tentait de fermer la porte d'entrée. Il était évident que le blond n'allait pas accepté de se faire jeter dehors comme sa frangine. Ces deux-là avaient l'ego de leur père.

Erebos roula des yeux dans toutes les directions à l'entente des menaces du jumeau protecteur. Une part le comprenait, sincèrement. Si l'on avait traité Nyx de la façon dont il avait renvoyé Artémis chez elle, le dieu des ténèbres aurait probablement eu une réaction similaire. Cependant, il n'allait pas s'agenouiller devant Apollon, ni se mettre à trembler devant lui. La chasseuse n'avait pas besoin d'un joueur de cithare pour défendre son honneur. Elle possédait toutes les capacités nécessaires pour lui faire regretter son geste, sans que l'on vienne assurer ses arrières. Si Erebos devait craindre le courroux de quelqu'un, c'était celui d'Artémis. Son frère ne lui faisait pas peur. A tort, peut-être. Et que comptait-il lui faire au juste ? Aux dernières nouvelles, il avait mis la chasseuse dehors en lui ordonnant de ne plus revenir. L'histoire était finie...malheureusement. « Je t'ai dit, de retirer ta main » ordonna Erebos le ton calme, en hachant ses mots. La seconde suivante, il avait disparu de l'emprise du bellâtre, pour reparaître dans le couloir, juste derrière lui. Erebos chopa le dieu des arts par l'arrière du col et le tira violemment pour venir le plaquer au mur. Il avait récupéré la dague posée précédemment sur le meuble de son appartement. Celle-ci était à présent pointée sur le flan d'Apollon. « Ta sœur et toi devriez véritablement cesser de me sous-estimer. Être la progéniture de Zeus ne vous donne pas tous les droits. Par ailleurs, je ne pense pas avoir de leçon à recevoir de l'insatiable séducteur Apollon, sur la façon de traiter mes partenaires » lui murmura-t-il au visage, les dents serrées. La réputation du dieu des arts n'était plus à faire. Sur ce point, le blondinet ressemblait énormément à son père, qui avait culbuté la moitié de l'Olympe et de l'humanité. « Quant à ta capricieuse de sœur. Si j'ai brisé son cœur, au moins elle m'aura prouvé qu'elle en a un » conclut-il, la bouche âpre. Ces mots, il ne les pensait pas. Ils étreignaient sa gorge comme une main de titan. Erebos n'avait douté des sentiments de la chasseuse, malgré son orgueil d'olympienne. Ce qu'elle lui avait donné, jamais elle ne l'avait donné à quelqu'un d'autre et c'était pour préserver ces moments bénis avec elle, qu'il avait cherché à l'éloigner. Erebos ne pouvait pas se permettre de l'avoir dans les pattes en ce moment. Il avait d'autres choses à penser, bien plus sérieuses que de s'abandonner dans ses bras divins. Artémis était une distraction bien trop importante, qui risquait de lui faire faire des erreurs.  

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